Dupond-Moretti: Une nomination provocation
En attribuant le portefeuille de la Justice à Éric Dupond-Moretti, connu pour avoir eu dans le passé des relations tumultueuses avec certains magistrats, Emmanuel Macron démontre encore à quel point l’ingratitude fait partie de son logiciel de fonctionnement.
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La nomination d’Éric Dupond-Moretti Place Vendôme raconte un certain nombre de choses sur ce qu’est le macronisme.
Nous avions depuis le début du quinquennat avec Nicole Belloubet un des pires Garde des sceaux de l’histoire de la République. Pendant trois ans, cette professeur agrégée de droit, membre du Conseil constitutionnel par la grâce de ses amis politiques socialistes, a mis en oeuvre avec un zèle sans faille une terrible politique d’abandon matériel et budgétaire du service public de la Justice. Sans oublier d'assurer l’instrumentalisation politique de son institution par l’intermédiaire de la haute fonction publique judiciaire, qui a criminalisé l’opposition, protégé les amis dévoyés du prince, et réprimé massivement et brutalement les mouvements sociaux. Tout cela en affichant un mépris souverain envers les libertés publiques, Nicole Belloubet ayant toujours soutenu mordicus les pires textes liberticides présentés au Parlement par le duo Macron/Philippe.
Par conséquent il était urgent de se débarrasser d’un boulet à ce point disqualifié. Le problème était le casting. Certes, n'importe quel remplaçant aurait fait l’affaire. Car personne ne saurait être pire que Nicole Belloubet. Non, le problème était plutôt de trouver quelqu’un qui accepte de s’y coller, de prendre à bras-le-corps la faillite matérielle de l'insitution judiciaire, de gérer une magistrature au sein de laquelle commencent à apparaître des contradictions et des réticences à accepter le rôle de garde-chiourme du macronisme qui lui est assigné depuis trois ans. Et aussi d’essayer de raccommoder la relation avec les avocats, qui s’étaient massivement ralliés à Emmanuel Macron en 2017, appui qui a volé en éclats avec la volonté du chef de l’État de mettre en place une réforme de leur retraite parfaitement spoliatoire.
Alors comme d’habitude, faute de candidat sérieux à l’autorité incontestable, on est allé chercher pour ce poste pourtant essentiel un représentant éminent de la société du...