Emmanuel Macron convaincu d’avoir été élu sur… un projet ?
ARTICLE. Dans son allocution aux Français du 22 juin, Emmanuel Macron a tenu à rappeler qu'ils l’avaient élu sur la base d’un projet. Mais de quel projet parle-t-il ?
Avons-nous vécu les mêmes dernières semaines qu’Emmanuel Macron ? Depuis son allocution au français du 22 juin, il est permis d’en douter, tant les propos du président paraissent déconnectés du verdict des urnes. Dès la première seconde, le ton était donné : « le 24 avril, vous m’avez renouvelé votre confiance en m’élisant Président de la République. Vous l’avez fait sur le fondement d’un projet clair, et en me donnant une légitimité claire ». Un Projet clair ? Véritablement ?
Mais quel est-il donc, ce projet présidentiel ? Cumulés, les différents livrets thématiques programmatiques du RN ou de la LFI, ses principaux adversaires en avril, dépassaient — très largement pour le parti de Jean-Luc Mélenchon — la centaine de pages. Sécurité, défense, Europe, économie… tous ces sujets faisaient l’objet de mesures précises, détaillées et financées, quoiqu’on puisse penser de la méthodologie de leur calcul. Le parti présidentiel s’était, lui, d’abord contenté d’une lettre aux Français de deux pages, le 3 mars 2022, faites de grands principes, mais sans apport de propositions concrètes.
Rien de bien alléchant
Emmanuel Macron aura passé son temps à esquiver la campagne du premier tour présidentiel. Il aura fallu attendre le 17 mars (moins d’un mois avant le premier tour des présidentiels le 10 avril), pour que soit proposé un document d’une vingtaine de pages détaillant un programme. Mais il restait relativement imprécis : sur la santé, la coalition Ensemble promettait par exemple « une politique ambitieuse pour la santé des femmes ». Ou bien encore, « un nouveau pacte entre l’hôpital et la médecine de ville, dont l’activité doit être mieux rémunérée ».
Et quand il osait s’aventurer dans le détail, c’était pour proposer des mesures techniques comme le recrutement de « 8 500 magistrats et personnels de justice supplémentaires d’ici 2027 » ou « un filtre anti-arnaques [qui] avertira en temps...