Entre la droite la plus bête du monde et un président solitaire : les horizons d’Édouard Philippe
OPINION. Les bidouillages de Xavier Bertrand chez les LR et la position délicate d’un président isolé dans son parti laissent de l’espace à Édouard Philippe et son nouveau parti, dont les « horizons » pourraient ne pas ravir Emmanuel Macron.
La droite s’est réjouie le 11 octobre 2021 pour la première fois depuis longtemps. Elle vient de faire rentrer dans le rang Xavier Bertrand, qui accepte de se plier au mode de désignation du parti dont il espère et le soutien, et les finances pour sa campagne. Comme garder la face est souvent, en politique, un viatique plus important que la réalité des choses, Bertrand précise que c’est parce que la droite aurait refusé la primaire qu’il se soumettrait à son congrès. Étrange idée que celle qui le conduit à penser qu’un petit cénacle limité uniquement à ceux à qui il crut bon de lâcher un « merde » tonitruant en 2017 lui serait un collège plus favorable qu’une primaire élargie. Et drôle de parti en réalité que ces Républicains dont les dirigeants semblent vouloir à tout prix s’en remettre à quelqu’un qui lui claqua la porte au motif de la dérive droitière de son nouveau président d’alors, quand leur champion, après avoir lofé vers un centre presque macronien, abat subitement vers tribord, là où il a compris que l’élection se ferait. Comme si les raisons qui ont fait fuir Bertrand seraient les mêmes que celles qui le font revenir aujourd’hui.
Mais — faut-il le leur dire ? — le train de la présidentielle est parti avant qu’ils n’aient pu acheter leur billet, et sans même avoir déjà décidé comment ils l’achèteraient. Autant dire que le parti LR s’est sabordé une nouvelle fois, joyeusement et en chantant, comme en 2017 quand au lieu de faire bloc autour de son candidat malmené par une officine aux ordres du pouvoir, il se délita et hurla avec les loups qui la dévoraient. Zemmour la remplace déjà probablement à sa droite, au nom du RPR qu’il prétend ressusciter.
Quant à la gauche de LR, voilà maintenant Édouard...