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Gérald Darmanin et l’immigration à Mayotte : de la poudre aux yeux ?

ARTICLE. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer annonce vouloir durcir les conditions exceptionnelles d’obtention de la nationalité française à Mayotte. Simple effet d’annonce ou réelle volonté de lutter contre l’immigration clandestine sur l’archipel ?

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Comment définitivement en finir avec l’immigration clandestine à Mayotte ? Comment endiguer ce qui correspond, d’un point de vue démographique, à un remplacement de la population locale par ses voisins de l’archipel des Comores ? Telle est la question à laquelle doit répondre le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. En déplacement sur l’archipel le dimanche 21 août, Gérald Darmanin a annoncé son intention de poursuivre la réforme du droit du sol sur ce territoire.

« La hausse continue des moyens techniques et humains ne suffira pas, il faut lutter contre l’attractivité sociale et administrative du territoire », a affirmé le ministre Gérald Darmanin. Pour mener cette « lutte », il a annoncé dans l’édition du 21 août du JDD vouloir renforcer la réforme de 2018. Cette année, les deux chambres avaient inséré dans la loi « asile et immigration » une exception concernant Mayotte : un enfant né de parents étrangers sur Mayotte ne peut acquérir la nationalité française qu’à condition que l’un de ses parents soit résidant sur le territoire français de manière régulière et ininterrompue, depuis plus de trois mois avant sa naissance. Le ministre de l’Intérieur souhaite allonger ce délai de trois à douze mois.

À Mayotte, l’immigration n’est pas un dossier comme les autres ; la situation est tout à fait inquiétante. Plus encore qu’en métropole. Si la question d’un « grand remplacement » en France métropolitaine, essentiellement portée à la droite de la droite, continue de faire débat, c’est beaucoup moins le cas dans l’archipel, où le consensus est pratiquement atteint. Dans une étude publiée en 2019, l’Insee présentait d’ailleurs un panorama alarmant de la démographie locale. D’une part, la fécondité est « près de deux fois plus élevée pour les femmes nées à l’étranger (6,0 enfants par femme en 2017) que pour celles nées à Mayotte (3,5) ». Mais...

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