Ils doivent représenter les travailleurs de tous bords. Pourtant, certains syndicats n’hésitent pas à discriminer en fonction de l’adhésion politique quand celle-ci se rapproche trop du Rassemblement national. Récemment, c’est le nouveau député de la Meuse, Maxime Amblard, qui en a fait les frais. Deux ou trois jours à peine après avoir annoncé sa candidature à la députation, le souverainiste s’est fait radier de la CFDT de Framatome, entreprise où il occupait un poste d’ingénieur et de représentant du comité social et économique.

Mes positionnements étaient clairs, ils ont toujours été transparents. [...] Si ça les dérangeait fondamentalement, il ne fallait pas me proposer cette fonction.

Une exclusion dont le principal intéressé aura eu connaissance par l’intermédiaire de certains de ses collègues du syndicat. S’il se déclare non surpris de cette issue, Maxime Amblard s’étonne tout de même que certains collègues aient prétendu être surpris de ses positions à la Lettre, lui qui ne s’en cachait pas, notamment sur les réseaux sociaux. « Mes positionnements étaient clairs, ils ont toujours été transparents », nous confie-t-il. « Et à l’occasion de la sortie de mon livre, c’est la CFDT qui est venue me chercher en interne à Framatome, pour que je sois élu du personnel sous leur étiquette. Si ça les dérangeait fondamentalement, il ne fallait pas me proposer cette fonction. »

Le vote ou la sympathie vis-à-vis du RN est un tabou mal accepté dans le monde syndical. « Je pense qu’il y a une espèce de fracture entre les grandes têtes pensantes de la CFDT et la plupart des adhérents qui, au fond, ne sont pas forcément anti-RN, voire peut-être même pour certains, RN compatibles », estime Maxime Amblard. L’institut Harris Interactive a mesuré les intentions de vote au premier tour des législatives par proximité syndicale : si le...