La dernière trouvaille de la Macronie : interdire les manifestations avant les grands événements
ARTICLE. Une bien curieuse proposition qui nous vient du député macroniste Karl Olive, interrogé à propos des sifflets visant le président de la République lors de cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de rugby ce vendredi 8 septembre. L'autoritarisme serait-il devenu pulsionnel en Macronie ?
Pour Emmanuel Macron, la soirée d’inauguration de la Coupe du monde de rugby ce vendredi 8 septembre aurait pu mieux se passer. Les images de son discours sous les huées ont fait le tour de la toile, et à l’heure où les réseaux sociaux donnent le « la » aux médias, peu de jugements sont aussi lourds de conséquences que ceux des internautes. Le président est ressorti humilié de cette soirée. Interrogé ce dimanche 10 septembre sur France Info, le député macroniste Karl Olive, cherchant manifestement à redorer le blason du chef de l’État après ce camouflet, a fait une étrange proposition. « On va avoir les Jeux olympiques, on va avoir quatre milliards de téléspectateurs, et on va encore se draper parce qu’une minorité vient siffler, vient faire des grèves de façon opportune », s’est inquiété l’élu, avant de conclure : « D’ailleurs, moi je serais pour des lois d’exception sur le sujet ». Plus tard, il a précisé qu’il ne s’agirait pas d’interdire les sifflets — on ne distribue pas encore de muselières à l’enceinte des stades en France — mais d’interdire grèves et manifestations avant les grands événements.
Muselière sociale
En somme, ce que propose Karl Olive n’est ni plus ni moins qu’une muselière sociale, et une énième dérive pour la Macronie, qui s’attaque ici aux libertés publiques. En six ans au pouvoir, le camp présidentiel, pourtant vendu comme le rempart de la démocratie contre le fascisme, est devenu coutumier du fait – ce ne sont pas les lois et les précédents liberticides qui manquent en deux mandats. Tant et si bien qu’on peine parfois à imaginer ce que droite ou gauche, qualifiés tout deux, à tour de rôle, d’extrêmes, pourraient bien proposer de pire.
La liste est longue. Il y a tout d’abord eu la crise des Gilets...