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La fausse promesse de la gratuité des compteurs Linky

ARTICLE. Malgré les promesses du gouvernement de 2011, les compteurs Linky ne seront pas gratuits pour les Français. Imposés au forceps, ils devraient contribuer à une hausse des tarifs de l’électricité à partir de 2022.

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Les promesses n’engagent que ceux qui les tiennent, c’est bien connu. Mais lorsque ces promesses concernent plusieurs dizaines de millions de Français, et qu’elles émanent du gouvernement, l’État se devrait de les garantir. Éric Besson, alors ministre chargé de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique, l’avait promis en 2011 : la pose des compteurs Linky ne coûterait pas un seul centime aux consommateurs. Une prédiction erronée. Les Français vont bel et bien devoir mettre la main au porte-monnaie.

La Cour des comptes l’avait prédit dans un rapport datant de février 2018 : “Les compteurs communicants Linky : tirer pour les consommateurs tous les bénéfices d’un investissement coûteux”. Les Français devraient rembourser une partie du coût des compteurs et leur pose. Une ardoise d’environ 5,7 milliards d’euros partagée en Enedis et les particuliers. Le document n’évoquait rien de plus qu’un “financement assuré par les usagers”.

Pas de baisse des tarifs, au mieux une augmentation moins forte

Enedis, gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité en France, est la grande gagnante de l’opération. Pour financer l’installation des compteurs, elle a emprunté à la Banque européenne d’investissement (BEI). Le taux était plus qu’avantageux : 0,77 %. Mais ce sont les Français qui en paieront une partie. D’après Le Parisien, le remboursement se fera via un “différé tarifaire “ (à compter de 2022 et jusqu’à 2030) à un taux de remboursement d’intérêt non plus de 0,77 %, mais de 4,6 %. Grâce à ce montage, Enedis encaissera la différence entre les deux taux, soit, d’après le Parisien, environ 500 millions d’euros de bénéfices.

Quant au 3,7 milliards restant, ce seront des économies d’échelles qui les rembourseront… théoriquement. Toujours dans le Parisien, Anne-Sophie Dessillons, directrice adjointe des réseaux à la Commission de régulation de l’énergie explique : Les économies “pourraient impacter positivement...

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