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La proportionnalité à l’Assemblée nationale : une illusion d’optique ?

ENTRETIEN. Pour ou contre la « proportionnelle » aux législatives ? Le débat est aussi vieux que la Cinquième république. La récente élection a créé la surprise en laissant émerger des blocs inédits. Nous avons interrogé Frédéric Rouvillois et Christophe Boutin, auteurs de La proportionnelle, ou comment rendre la parole au peuple (éd. La Nouvelle librairie).

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Front populaire : Le scrutin des élections législatives n’est pas proportionnel. Pourtant, les résultats en donnent illusion. Comment l’expliquer ? Le résultat de ce scrutin n’est-il pas une aubaine pour expliquer que le scrutin proportionnel n’est finalement pas nécessaire ?

Christophe Boutin : Il n’en donne d’abord effectivement que l’illusion. C’est ainsi que, avec une proportionnelle intégrale dans le cadre d’une circonscription nationale unique, la coalition NUPES aurait gagné 17 sièges par rapport à la situation actuelle et le RN 20, et que l’extrême gauche serait entrée à l’Assemblée avec 6 sièges et Reconquête avec 24, tandis que la majorité présidentielle aurait perdu 95 sièges. Avec un seuil de représentativité minimum fixé à 5 % pour pouvoir participer à la répartition, le RN gagnerait 43 sièges, NUPES 50, et la coalition présidentielle en perdrait 63. Très logiquement par contre, la fameuse « dose de proportionnelle », fixée par Emmanuel Macron à 15 %, changerait moins les choses, mais la coalition présidentielle perdait encore 10 sièges, tandis que le RN et NUPES en gagneraient 7 chacun.

Ce qui s’est passé avec ces élections...

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