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Le discours d’Emmanuel Macron à la Sorbonne était bien un discours de campagne

ARTICLE. L’Arcom a tranché : le discours d’Emmanuel Macron sur l'Europe à la Sorbonne sera bien décompté dans le temps de parole alloué à Renaissance. Il faut dire que la manœuvre était assez grossière.

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JEANNE ACCORSINI/SIPA


Valérie Hayer est une candidate en souffrance. À la peine dans les sondages, de l’avis de tous les observateurs médiatiques, peu à l’aise face aux caméras, la chef de file du parti Renaissance pour les élections européennes avait manifestement bien besoin de l’aide du président de la République. Faire intervenir Emmanuel Macron à la Sorbonne le 25 avril, près de deux heures pour parler de la vision macronienne de l’Europe, sans considérer que cette prise de parole intervienne dans le cadre de la campagne… « Ça se tentait », s’est-on sans doute dit du côté de l’exécutif. Plus c’est gros, plus ça passe. Mais pas cette fois.

Après ce discours, plusieurs voix politiques, du côté des oppositions, ont dénoncé cette ingérence présidentielle dans les débats. Saisie par les Républicains et par Eric Ciotti, l’Arcom a rendu son avis le 2 mai. Et il est sans appel. L’instance a tout d’abord rappelé que « les interventions éventuelles du Président de la République qui, en raison de leur contenu et de leur contexte, relèvent du débat politique lié aux élections » font l’objet d’un relevé de temps de parole distinct, qui nécessite « en contrepartie, d’un accès équitable à l’antenne » pour les autres candidats.


Un discours programmatique


Se penchant sur le cas du discours de la Sorbonne, le gendarme de l’audiovisuel a estimé que « si les propos du Président de la République n’exprimaient pas un soutien explicite à la liste conduite par Mme Valérie Hayer », ils présentaient néanmoins et dans leur intégralité, « un lien direct avec l’élection ». Emmanuel Macron ne s’étant pas contenté de dresser un bilan de l’action passée de l’UE, il a également exposé « des éléments d’un programme », qui « pouvaient avoir une incidence sur le scrutin ». Le président avait par exemple...

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