HongrieZemmour

Le système Orbán, un modèle pour Éric Zemmour ?

OPINION. Depuis un certain temps déjà, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán fait figure de cible privilégiée pour nos bien-pensants nationaux. La visite, la semaine dernière, d'Éric Zemmour à Budapest était l'occasion rêvée par ces commentateurs convenus de jeter une pierre au probable candidat. Mais, à l'aune de son parcours et de ses politiques, que faut-il penser du leader du Fidesz ? Analyse par Régis de Castelnau.

/2021/09/zemmour-orban-castelnau


Fabienne Keller est une femme politique strasbourgeoise à la carrière particulièrement sinueuse, rythmée par de sévères défaites électorales, aujourd’hui ralliée à Macron. Elle s’est permis, sans peur du ridicule, de faire la leçon à Éric Zemmour : « Au lieu de rencontrer Viktor Orbán à huis clos, Éric Zemmour aurait dû aller voir et parler avec le peuple hongrois qui subit directement les décisions anti-démocratiques de son Premier ministre». On dirait pourtant que le peuple hongrois y trouve son compte puisqu’il a déjà réélu démocratiquement Orban à quatre reprises…

Effectivement, le dirigeant hongrois occupe, entre Hitler et Staline, une place particulière dans l’imaginaire de la bien-pensance petite-bourgeoise. Situation qui a probablement motivé le déplacement à Budapest d’Éric Zemmour, qui raffole de la provocation. Mais pas seulement, il existe probablement, entre le polémiste et Marion Maréchal qui l’accompagnait d’une part, et Viktor Orbán d’autre part, quelques connivences significatives.

Que peut-on dire du premier ministre hongrois pour mieux le situer ?

Le jeune Viktor Orbán a « crevé l'écran » en 1989 à Oxford, où il s'est rendu à l'âge de 26 ans pour étudier grâce à une bourse octroyée par Georges Soros qui est d’origine hongroise. Orbán s'était fait connaître quelques mois plus tôt en devenant le porte-parole d'une organisation étudiante, la Fidesz, et en adressant à la foule un discours enflammé demandant le départ des troupes soviétiques lors de la cérémonie de funérailles officielles d'Imre Nagy, organisée en 1989 par le PC Hongrois reconnaissant le caractère illégal de l'exécution de celui-ci en 1958.

L’étudiant Viktor Orbán commencera alors une thèse sur… le libéralisme britannique pour très tôt l’interrompre afin de de participer aux premières élections de la "transition" hongroise. Élu député, il s’était déclaré libéral avant d’orienter son mouvement, le Fidesz, sur la voie du nationalisme ethnique. Il fera l’objet de critiques pour...

Vous aimerez aussi