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Michel Barnier, maastrichtien le jour... eurosceptique la nuit ?
ARTICLE. L’ancien Commissaire européen s’en est pris aux instances judiciaires maastrichtiennes, appelant à « retrouver notre souveraineté juridique ». En campagne devant les parlementaires LR, le vétéran des institutions bruxelloises a provoqué un tollé chez les européistes de tous bords.
À sept mois des élections présidentielles, les candidats à l'investiture suprême des Républicains se sont succédé ce jeudi à Nîmes, à l'occasion des journées parlementaires de rentrée du parti présidé par Christian Jacob. L’occasion pour Michel Barnier de se livrer à un discours pour le moins détonnant au regard de son passé européiste, jouant la carte de la souveraineté juridique face à l’Europe de Maastricht.
« Retrouver notre souveraineté juridique »
Dans la salle, l'accueil est poli, l’homme est respecté. Le temps pour lui de dérouler ses propositions régaliennes, pendant plus d’une heure face aux questions du groupe parlementaire. Sur le papier, les annonces ont tout pour plaire. Barnier mise -comme à son habitude- sur un langage consensuel, aseptisé : « Je n'ai pas envie de mener campagne autrement qu'en expliquant le projet et la méthode », lance-t-il devant les élus. Tandis que Valérie Pécresse se lire à un véritable meeting devant les parlementaires, « l’outsider » prend des allures professorales.
« Nous ne pouvons pas faire tout cela sans avoir retrouvé notre souveraineté juridique, en étant menacés en permanence d’un arrêt ou d’une condamnation de la Cour de justice européenne ou de la Convention des droits de l’homme, ou d’une interprétation de notre propre institution judiciaire » déplore l’ancien commissaire européen. Avant de récidiver sur son projet de moratoire de cinq ans sur l’immigration en France en provenance de pays tiers. Le moins que l’on puisse dire, c’est que de tels propos aux allures eurosceptiques auront de quoi susciter l’étonnement.
Docteur Jekyll et M. Hyde
Que l’on se souvienne des déclarations du technocrate en mai 2018, exhortant Londres à se plier aux ordres de la Cour de justice de l’Union européenne: « Nous ne pouvons pas accepter qu’une juridiction autre que la CJUE fasse la loi », avait-il...
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