Pour le ministre de l’Économie, la démocratie c’est sans le RN
ARTICLE. Fraîchement arrivé à Bercy, Antoine Armand a annoncé que sa porte serait ouverte à tous les groupes parlementaires, à l’exception du Rassemblement national. Cela entrecoupé de tirades sur le respect des électeurs et de la démocratie.
Avec le temps, les Français ont appris à reconnaître un bon macroniste à son maniement du « en même temps ». Et le nouveau ministre de l’Économie s’avère être un expert en la matière. Le dimanche, Antoine Armand manifeste à Bruno Le Maire sa « chance d’hériter d’un tel bilan économique » lors de la passation de pouvoirs à Bercy. Et le mardi, il déplore avoir « l'un des pires déficits de notre Histoire. » Le ministre a ensuite beau jeu de se réjouir d’une « croissance supérieure à celle de l'Allemagne » et d’un « taux de chômage est au plus bas depuis 40 ans », si les comptes de l’État sont au rouge écarlate. De quoi nous rappeler son prédécesseur qui, à quelques mois d’intervalle, s’enorgueillissait d’avoir « sauvé l’économie française » avant de s’inquiéter que les comptes de l’État soient « à l’euro près ».
Mais le nouveau locataire de Bercy n’est pas à une contradiction près. Au micro de France Inter, le ministre a aussi tenu à expliquer sa conception toute particulière de la démocratie. Afin de tenter de calmer la menace de censure parlementaire qui pèse sur lui et sur tout le gouvernement, Antoine Armand déclare : « Je l'ai dit pendant la passation de pouvoir, ma porte, elle restera toujours ouverte avec le Parti socialiste, avec les écologistes, avec les communistes ». Et les insoumis ? « Si un député a été élu par les électeurs et si on ne respecte pas la fonction, on n'a pas compris ce que c'est que la démocratie. Donc, je crois qu'il ne faut pas commencer par dire avec qui on va jamais travailler », répond le ministre avant d’ajouter – et la précision a son importance : « Pour peu qu'il soit dans l'arc républicain. »
Des électeurs légitimes, mais pas trop
Antoine Armand déclarait pourtant en début d'entretien : « En démocratie, la légitimité vient d'abord des...