SécuritéTerrorisme

Pour lutter contre le terrorisme, l’État veut traquer tous les Français sur internet

ARTICLE. Ce jour, Gérald Darmanin présente un projet de loi pour la lutte contre le terrorisme. Au sein du texte se trouve une proposition controversée : recourir aux algorithmes pour passer au crible les sites web consultés par les citoyens.

/2021/04/47688347902_27cfee6cdf_k

Cinq jours après l’assassinat de Stéphanie Montfermé, agent administratif du secrétariat au commissariat de Rambouillet, Gérald Darmanin réplique par un projet de loi antiterroriste. ”À la demande du président de la République et du Premier ministre, je présenterai mercredi un projet de loi consacré au renseignement et à la lutte contre le terrorisme”, déclare le ministre de l’Intérieur au Journal du dimanche du 25 avril. Un projet qui vise, entre autres, à autoriser des algorithmes à analyser toutes les pages web consultées en France.

Gérald Darmanin se livre ici à un exercice de communication qui frise l’indécence. Car le texte en question est en préparation depuis de longs mois déjà. Il a pour but de pérenniser, voire de renforcer les mesures prises depuis 2015 en matière de sécurité. À savoir la loi sur le renseignement de 2015 ainsi que la loi pour la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme (SILT) de 2017. Une partie des mesures adoptées comportaient une échéance, et le texte entend supprimer cette limite temporelle pour bon nombre d’entre elles.

Un dispositif d’analyse de données pour l’instant inefficace

Elle vise notamment à pérenniser le recours aux algorithmes. Un point qui ne manquera pas de faire débat. En 2015, le gouvernement de Manuel Valls avait organisé l’expérimentation de trois “boîtes noires” chez les opérateurs téléphoniques ou chez les hébergeurs français. Elles étaient chargées de récolter les données téléphoniques des particuliers. Pas le contenu des conversations, mais les identités des communicants, les adresses IP, la temporalité des échanges, ou bien encore, l’ensemble des numéros d’abonnement ou de connexion d’une personne. Des données recueillies et travaillées ensuite par un algorithme chargé de supprimer l’anonymat en cas d’éléments indiquant un risque terroriste.

Bien que ce dispositif n’ait, à ce jour, pas encore prouvé son efficacité, l’État entend...

Vous aimerez aussi