Présidentielles 2022 : machine à voter, machine à tricher ?
ARTICLE. Nouvelle idée inquiétante de l’exécutif pour « faire baisser l’abstention » : le « vote par anticipation ». Cette méthode de vote est pourtant très contestée et souvent entachée de soupçons de fraudes en raison des failles de sécurité que présente la dématérialisation des scrutins.
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On a parfois l’impression que l’exécutif tend le bâton pour se faire battre. À l’heure où la crise de la représentation fait rage, où la méfiance et le doute se généralisent envers les représentants, le gouvernement a décidé, à l’issue d’une réunion interministérielle à Matignon le 11 février dernier, de déposer un amendement au Sénat visant à autoriser l’utilisation de machines à voter pour les élections présidentielles de 2022.
Cette pratique, qui serait une première en France, semble directement importée du pays de l’Oncle Sam. Le vote « par anticipation », – périphrase pour dire « vote électronique » – serait un moyen, selon la majorité, « de faire baisser l’abstention ». Il s’agirait en effet « d’assouplir » le mode de vote en permettant aux électeurs qui le souhaitent de voter une semaine avant le scrutin sur des machines à voter placées dans des communes habilitées par le ministère de l’Intérieur. Les votes seraient alors dépouillés en même temps que les votes "traditionnels".
Mais ce mode de scrutin a récemment beaucoup fait parler de lui outre-Atlantique. En effet, lors des dernières élections présidentielles aux États-Unis, les machines de vote électronique, et notamment celles de la Dominion Voting Systems Corporation, ont été accusées par le camp Trump d’être truquées de manière à ce que les votes « Trump » soient attribués à Joe Biden.
Outre ces allégations, le vote électronique pose problème pour de nombreuses raisons. Pendant les élections américaines par exemple, des « problèmes de mise à jour » sur des machines de plusieurs États ont « conduit à un mauvais affichage des résultats donnant Joe Biden vainqueur », selon Le Monde. En Géorgie, des machines sont subitement tombées en panne pendant le scrutin, sans explications.
De plus, de l’aveu des experts en cybersécurité, aucun système de vote électronique n’est totalement à l’abri d’attaques informatiques, il est donc impossible de garantir avec...