Pour Bernie Sanders, Kamala Harris paie son « abandon de la classe ouvrière »
ARTICLE. Le sénateur du Vermont a vertement critiqué la « campagne désastreuse » de Kamala Harris qu’il qualifie d’« abandon de la classe ouvrière ». L’ancien candidat à la présidence américaine avait pourtant fortement soutenu la candidature de la démocrate, lui prédisant la victoire du « vote populaire par des millions de voix ».
« Le peuple américain est en colère et veut du changement. Et ils ont raison. » La réaction de Bernie Sanders à la défaite de Kamala Harris face à Donald Trump tranche avec l'atmosphère de lamentation générale qui a envahi le camp démocrate. Sa fraîche réélection dans le Vermont, lors des sénatoriales partielles ce mardi 5 novembre, a semble-t-il donné à cette figure de la gauche radicale américaine de 83 ans l’élan suffisant pour tirer à boulets rouges sur la « campagne désastreuse » de la candidate démocrate.
Pour Sanders, la défaite du camp démocrate n’est pas difficile à comprendre. Dans un communiqué publié sur son compte X, l’ancien candidat défait aux primaires démocrates de 2016 et de 2020 résume : « Il ne devrait pas être très surprenant qu'un Parti démocrate qui a abandonné la classe ouvrière se rende compte que la classe ouvrière l'a abandonné. » Bernie Sanders n’y va pas par quatre chemins. Selon lui, Kamala Harris et son parti paient le fait d’avoir abandonné les sujets économiques. « Les grands intérêts financiers et les consultants bien payés qui contrôlent le parti démocrate tireront-ils de véritables leçons de cette campagne désastreuse ? Comprendront-ils la douleur et l'aliénation politique que vivent des dizaines de millions d'Américains ? [...] Probablement pas », conclut celui qui se présente comme un « démocrate socialiste », promoteur d’un programme axé sur le social, avec une hausse du salaire minimum et une réforme du système de santé.
Il faut croire que ne pas être Donald Trump n’était pas un argument de campagne suffisant pour l’emporter. Même chez les minorités, Bernie Sanders soulève, là-aussi, un lourd recul du camp démocrate : « D'abord, c'était la classe ouvrière blanche, et maintenant ce sont les travailleurs latinos et noirs. » En effet, pratiquement un électeur hispanique sur deux a voté pour Donald Trump, 12% de plus qu’en 2020. Le républicain est également arrivé...