Comme l’idée risquait de passer inaperçue, il fallait bien marquer le coup. Olivier Faure est loin d’être l’homme politique le plus audible et sans un coup de pouce, la sortie de son livre, Le capital républicain — pour un droit universel à l’avenir (éd. l’Aube) n’aurait pas reçu d’écho médiatique significatif. Alors, ce vendredi 17 novembre sur ses réseaux sociaux, le Premier secrétaire du parti socialiste a dégainé une série de visuels, dont celui-ci : « je plaide pour la création d’une dotation universelle, le capital républicain qui prendrait la forme d’un soutien monétaire de 60 000 euros pour toute personne qui sortirait du système scolaire sans diplôme ». Rémunérer l’échec scolaire ? Il n’en fallait pas plus pour que les commentateurs s’enflamment.

L’idée est moins caricaturale qu’elle n’en a — volontairement ? — l’air. Olivier Faure entend lutter contre « l’héritocratie », considérant que les « personnes dont le père est cadre ou de profession intermédiaires » sont en proportion « deux fois plus nombreuses à être diplômées du supérieur que les enfants d’employés ou d’ouvriers (65 % contre 31 %) ». Le dirigeant du PS considère qu’un étudiant atteignant un bac +5 coûte jusqu’à 244 837 euros en moyenne à la collectivité, alors que le lycéen qui arrêterait l’école à 16 ans, lui ne coûterait que 135 551 euros à cette même collectivité.

Il entend mettre fin à ce qu’il nomme « paradoxe antiredistributif ». Les études des plus aisés et des plus fortunés seraient payées par les parents, y compris les plus modestes, par le biais de l’imposition. D’où un capital de 60 000 euros accordé à celui qui quitterait le système prématurément, afin de compenser, ce manque à gagner redistributif. Il serait ensuite dégressif : celui qui atteindrait le niveau Bac se verrait accorder 30 000 euros. Petit détail et...