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Parti socialiste : lâcher sa proie pour l’ombre

CONTRIBUTION / OPINION. En croyant sauver leurs sièges, les derniers survivants du PS nous offrent un piètre spectacle de politique politicienne. L’ancien parti ouvrier s’enfonce dans la compromission, entre clientélisme, écologie dogmatique et calculs d’appareil.

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Crédits illustration : ©JEANNE ACCORSINI/SIPA


Je ne boude pas mon plaisir de faire découvrir ou redécouvrir au lecteur de FP cette petite fable qu’aurait écrite Ésope et qui a été reprise par Jean de La Fontaine.

Une fable, disais-je, qui met en lumière, déjà à l’époque, les travers de l’espèce humaine (6 siècles av. J.-C.)

« Le chien qui lâche sa proie pour l’ombre.
Chacun se trompe ici-bas :
on voit courir après l’ombre,
tant de fous qu’on n’en sait pas
la plupart du temps le nombre.
Au chien, il faut les renvoyer.
Ce chien, voyant sa proie en l’eau représentée,
la quitta pour l’image, et pensa se noyer.
La rivière devint tout d’un coup agitée.
À toute peine, il regagna les bords,
et n’eut ni l’ombre ni le corps »

Cette fable illustre à merveille encore aujourd’hui l’aventure dans laquelle s’est lancée, tête baissée, ces jours-ci, la caste du PS, ou du moins ce qu’il en reste, prête à avaler toutes les couleuvres pour le maintien de leurs sièges de députés.

On imaginera ici que l’os que détient le chien dans la gueule n’est autre que la promesse de suspension de la réforme des retraites et la rivière, ce vaste champ de bataille que donne à voir dorénavant une Assemblée d’élus censés nous représenter, puisque, bêtement, nous les avons élus comme d’habitude sur la foi de leurs promesses.

Ce parti moribond, au bord de la phagocytose, après le quinquennat du « président normal », est revenu à la vie à force de compromissions.

Ce parti qui représentait jadis la classe ouvrière et un certain nombre de valeurs censées tirer l’homme vers le haut sent le rance. Il en est arrivé à frayer avec des agitateurs qui n’aiment pas la France, qui aspirent à promouvoir la leur, fût-ce dans la terreur, ou des illuminés qui veulent sauver la planète tout...

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