Remaniement ministériel: Le roi est nu
Céline Pina commente le remaniement ministériel annoncé ce jour: "De nouveau souffle il n'y aura point", annonce-t-elle.
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Changer de Premier ministre et de gouvernement est l'occasion pour un chef d'Etat de réorienter une politique, d'écrire un nouveau chapitre, d'adresser un message au peuple.
Jamais aucun Président n'en a eu davantage besoin qu'Emmanuel Macron en cette période de post-confinement. Pourtant jamais un remaniement n'aura été autant dépourvu de sens.
Car l'occupant de l'Elysée n’a plus rien à dire. Plus aucune histoire à raconter pour fixer le cap du soi-disant deuxième acte de son mandat.
On a bien vu ses tentatives désespérées pour donner à ce changement un autre ton que "le Président était jaloux de son Premier ministre et a voulu lui faire la peau sans bien savoir où il irait après." Alors qu'en réalité, l'exercice se résume à cela et à rien d'autre.
Bien sûr, la macronie nous vante les mérites de Jean Castex, un homme de terroir dont la nomination manifesterait une meilleure prise en compte de la France périphérique voire un ancrage republicain plus fort.
Mais l'homme, quelles que puissent être ses qualités personnelles, a déjà été émasculé politiquement: il s'est vu imposer son directeur de cabinet et son chef de cabinet. S'il n'a pas su se battre sur ses deux points, cela augure mal de la suite.
Connu de personne, Jean Castex n'incarne rien. Après avoir ainsi réduit la fonction de Premier ministre à celle de simple collaborateur, le Président ne semble pas se rendre compte qu'il concentre désormais sur sa personne tous les tirs et que son infatuation le met en danger.
Emmanuel Macron est déjà détesté. A éliminer tous les concurrents pour être la seule tête qui ait le droit d'exister, il risque de finir haï. Il est de fait devenu le fusible du gouvernement et son pire boulet.
Voilà pourquoi n'ont accepté de monter sur ce Titanic que ceux qui n'ont...