Rentrée des macronistes à Bordeaux : des incantations… et du flou
ARTICLE. Ambiance "startup nation", drapeaux européens à tout vent et homélie d'Ursula von der Leyen… Alors que les crises donnent champ à ses adversaires, la Macronie, à quelques mois des élections européennes, se réunissait samedi et dimanche derniers à Bordeaux. Toujours sans tête de liste.
Rappelez-vous : ce 26 septembre 2017, Emmanuel Macron, tout à son européisme, professait à la Sorbonne que : « l’Europe seule peut nous donner une capacité d’action dans le monde face aux grands défis contemporains. » Cet écho a vibré, à Bordeaux, ce samedi 7 et ce dimanche 8 octobre, où le parti d’Emmanuel Macron organisait son campus européen : l’événement phare de sa rentrée politique.
Au programme, de la formation pratique : graphisme, gestion de réseaux sociaux, militantisme et conférences plénières sur thématiques générales,aux teintes non pas du drapeau tricolore, mais d’une nuance profondément bleue et jaune. Celle de l'Europe, horizon ultime d'un parti présidentiel pour qui les élections européennes d'avril 2024 ont des airs de baroud d'honneur. Et, au fil des prises de paroles, les mêmes éléments de langage : une Europe tantôt écologique ; industrielle ; de paix ; de prospérité… Mais au milieu de cette effervescence, un vide. L'Europe omniprésente, mais dans quel but ? Car derrière l’objectif d'ancrer cette université d'automne dans l'agenda continental, en vue des prochaines élections européennes de juin 2024 : toujours aucun visage pour incarner ce projet européiste, qui est crédité d'entre 21% et 23% des intentions de votes (en focntion des scénarios) selon un sondage Ifop du 4 septembre.
Flou politique
Parmi les candidats préssentis pour figurer sur la liste que mènera le parti présidentiel et ses alliés ( au premier rang desquels le Modem et Horizons), le commissaire européen Thierry Breton, qui déclare sur ses réseaux sociaux : « Les élections sont dans huit mois, on a le temps. ». Et le technocrate d'ajouter : « Et contrairement à nos adversaires, nous ne sommes pas divisés… (…) L’extrême-droite a la maladie de la sortie de l’Europe, car elle déteste l’Europe. Engagés pour l’Europe, contre les extrêmes, avec vous tou(te)s. »
Pendant que Maastricht passe ses troupes en revue, l'opposition, à ce jour, s’oppose en...