Campagne ou banlieue, faudra-t-il faire un choix pour la France Insoumise ? Telle est en tout cas l’opinion de Jean-Luc Mélenchon. Le mercredi 20 septembre lors d’un échange à l’Institut La Boétie, en présence de Thomas Piketty et Julia Cagé auteurs du livre Une histoire du conflit politique (Seuil), le chef de la France Insoumise a été clair. Expliquant qu’« il est bien connu depuis dix ans qu’on le rabâche sur tous les tons » que « les classes populaires ont massivement quitté la gauche », celui qui n’exclut pas de se présenter en 2027 s’est voulu catégorique : « Il y a une stratégie inutile », celle d’aller chercher exclusivement « les milieux ruraux déclassés ». »

Pour Jean Luc Mélenchon, tout est question d’arithmétique. « Le gros de la troupe qui va nous faire gagner, ce sont les quartiers populaires où l'on vote pour nous à 80 % au premier tour, mais où 30 % seulement vont voter ». Dès lors, « si nous montons à un niveau égal à celui de la participation du reste de la société, nous avons gagné ».  C’est pourquoi « la priorité, c’est de les convaincre ». Sur Médiapart, le 28 septembre, François Ruffin a tenté de déminer les désaccords : « Il y a deux lignes, c’est évident, mais il y a deux lignes qui ne sont pas du tout irréconciliables ».

Entre deux lignes, Jean-Luc Mélenchon a choisi

Pas irréconciliable, peut-être, mais l’écart semble difficile à combler. « Il y a une deuxième stratégie qui dit qu’il faut élargir le bloc », tente le député de la Somme, qui souhaite « l’élargir aux retraités », faire « attention aux classes moyennes, aux classes moyennes inférieures » et « l’élargir d’un point de vue géographique ». Il estime que « la discussion qu’on doit avoir aujourd’hui, c’est “Comment la gauche peut gagner ?” C’est une discussion stratégique...