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Taux de chômage : quand le gouvernement s'arrange avec les chiffres

CONTRIBUTION / ANALYSE. Le taux de chômage serait à son plus bas niveau depuis 40 ans, affirme le gouvernement qui, empêtré dans sa réforme des retraites, semblait guetter la première occasion de redorer son blason à peu de frais. Sauf qu'entre les discours et le réel, il y a un gouffre, note Laurent Herblay du blog Gaulliste Libre… 

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Hier, le 14 février, nous avons eu droit à une des séquences de communication les plus orwelliennes du gouvernement. Elisabeth Borne, comme le parti présidentiel, ont affirmé qu’avec « un taux de chômage à 7,2%, la France connaît son niveau de chômage le plus bas depuis 40 ans », Le Maire vantant le niveau le plus bas depuis 2008 ! Mais comme toujours avec la macronie, il ne faut pas croire ce qui est dit, qui ne repose que sur de grossières manipulations statistiques, décryptables sur le site même de Pôle Emploi.

Manipulations statistiques pour cacher le chômage de masse


Les manipulations pour arriver à ce résultat sont extrêmement nombreuses. La plus emblématique est sans doute la décision prise au creux de l’été 2015 de changer le mode de comptabilisation du chômage, sous la présidence d’un Hollande incapable de tenir sa promesse de le faire baisser, avec Macron alors ministre de l’Économie.

Deux conséquences majeures à ces tripatouillages dignes des manipulations des chiffres de l’inflation en Argentine il y a dix ans. D’abord, les chiffres mensuels du chômage ne sont plus issus du décompte de Pôle Emploi, mais d’une enquête, suivant une méthodologie du BIT (Bureau international du travail), et supervisée par l’INSEE. Le décompte réel de Pôle Emploi n’est plus communiqué qu’une fois par trimestre. Ensuite, les frontières entre les 5 catégories de demandeurs d’emplois, A, B, C, D et E, ont été opportunément réécrites en 2015, et on peut imaginer que ces ajustements se sont poursuivis depuis.

C’est peu de dire que le chiffre de 7,2% que donne la méthode du BIT semble peu solide. D’abord, il a produit une forte baisse du taux de chômage en début de confinement au point que le parti présentiel ressent le besoin de remettre en cause cette bizarrerie.




Mais surtout, les chiffres ne rebouclent pas. ...

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