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Travailler gratuitement pour combler le trou de la Sécu : Sénat et exécutif remettent le couvert

ARTICLE. Les sénateurs ont relancé l’idée de travailler sept heures supplémentaires par an non payées pour combler le trou de la Sécu, soit l’équivalent d’une nouvelle « journée de solidarité ». L’option avait déjà été écartée par le gouvernement Barnier.

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Crédits illustration : ©ISA HARSIN/SIPA


Le concours Lépine des idées pour résorber le déficit public devient un brin redondant. Confrontée à une dette colossale, la France n’a toujours pas réussi à établir un budget pour l’année 2025. Alors pour renflouer les caisses de l’État, et surtout colmater le trou de la sécu, on ressort les vieilles recettes. Interrogée par le Journal du dimanche, ce week-end,  la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, explique que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) voté par les sénateurs prévoit d’obliger les Français à « travailler sept heures de plus dans l’année, soit dix minutes de plus chaque semaine ».

En faisant travailler les salariés gratuitement, les sénateurs espèrent faire gagner deux milliards d’euros cette année « de recettes fléchées vers les dépenses sociales », a expliqué la ministre. Car en contrepartie de ces sept heures de travail que l’employeur n’aurait pas à rémunérer, celui-ci devrait s’acquitter d’une contribution de solidarité pour l’autonomie majorée de 0,3% à 0,6%. Ce qui donne 2,5 milliards d’euros de recette sur une année pleine et donc 2 milliards pour une entrée en vigueur début mars.

Ce n’est pas la première fois que les parlementaires ont l’idée de faire travailler les Français gratuitement pour réparer la mauvaise gestion des comptes publics. En novembre dernier, déjà, des sénateurs de droite et du centre ont introduit un amendement pour la « contribution de solidarité par le travail ». Le texte, selon les mots de la rapporteure générale de la commission d’alors, Élisabeth Doineau (Union centriste), entendait renforcer « le financement de la branche autonomie » de la Sécu en faisant travailler les actifs sept heures par an supplémentaires pour un temps plein, qu’ils soient dans le secteur privé ou dans la fonction publique, tout en laissant à l’employeur la liberté de la répartition...

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