“Un toit et un emploi” : quand l’Etat parasite un succès local
ARTICLE. Aurillac, depuis bientôt sept ans, offre de nouvelles perspectives à de nouveau locataires, des franciliens sans emplois ou sans logements, dans le cadre du programme “un toit et un emploi”. Un dispositif repris en main par l’Etat, en 2019, qui a paradoxalement mis un coup de frein à la réussite du projet.
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C’est un projet qui a pris racine à Aurillac dans le Cantal, fin 2013. Une expérimentation sociale visant à offrir “un toit et un emploi” aux franciliens démunis face au chômage et à la pénurie de logement. Une expérience dont la réussite a donné naissance, le 14 juin 2019 au programme EMILE (Engagés pour la Mobilité et l'Insertion par le Logement et l'Emploi). Cette fois-ci, le dispositif ne s'arrête plus aux frontières de la préfecture du Cantal et est étendu au Cantal, Doubs, Lot, Lozère, Maine-et-Loire et Seine-Maritime dans un premier temps.
A la source de ce projet, un travail conjoint entre l'association Aurore qui accueille et accompagne vers l’autonomie les personnes en situation de précarité et Polygone, bailleur social d’Aurillac. Avec la désertification des campagnes, la population de la préfecture ne cesse de décroitre. De 29 000 habitants en 2007, elle est tombée à 24 700 en 2020. De fait, la main-d'œuvre manque à l’appel et le taux de chômage de la zone d’emploi qui l’entoure est de 5,5 %, l'un des plus bas du pays. «Notre chance c’est que nous sommes des territoires à l’offre de logement détendue, à savoir que nous avons la possibilité d’offrir des logements “, comme l’explique Pascal Areias, chef du service locatif de Polygone
Ce sont des familles, parfois des célibataires qui franchissent le pas vers cet “autre monde”. Terminé, les minuscules appartements de banlieues Parisiennes, place aux 70 mètres carrés Cantaliens. Dans le cadre du programme EMILE, le dispositif à légèrement évolué. Le ou les bénéficiaires passent des formations préalables dans le cadre d’un nouveau projet professionnel puis sont envoyés sur place vivre une immersion pendant 5 jours. Si l'expérience s’avère concluante, l'association Accords, aidée par les bailleurs locaux, leur fournit une aide à l’installation, ainsi qu’un contrat de travail. "on est...