Présidentielles 2022Eric Zemmour

Un Zemmour peut en cacher un autre

OPINION. Certaines pages du dernier livre d’Éric Zemmour laissent transparaître une certaine sensibilité que l’éditorialiste s’était, jusqu’ici, soigneusement employé à dissimuler. Un visage qu’il faudra, selon notre lecteur, davantage dévoiler s’il veut espérer élargir son électorat potentiel...

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Je viens de terminer la lecture de La France n’a pas dit son dernier mot d’Éric Zemmour, dont tout le monde parle en ce moment comme d’un pré-candidat à l’élection présidentielle. Cet ouvrage n’est pas un livre de programme de campagne, et le lecteur n’apprend rien de ses idées, s’il a déjà lu ses précédents livres ou suivi ses émissions télévisées depuis plusieurs années.

En revanche, la forme est très intéressante, les sujets abordés sont variés, Zemmour y livre beaucoup d’anecdotes et se découvre un peu. Il semble vouloir se faire connaître et apprécier de ses lecteurs. Il sait même apparaître sensible ce qui est une petite surprise, car souvent il est assez mutique sur lui, sur sa vie et ce qu’il ressent. On le voit plus homme que politique, davantage capable de ressentir diverses émotions au contact des autres, de Michel Noir à Christophe Guilluy, en passant bien sûr par Philippe Séguin. Et il touche juste en abordant Lévi-Strauss et son rapport aux médias et à la gauche devenue « progressiste ».

Comme Zemmour, je suis un enfant de la Seine-Saint-Denis, et on ne peut que reconnaître la description qu’il en fait. Et lui donner raison de citer Jean-Pierre Chevènement : « Il y a en Seine Saint-Denis, 135 nationalités, mais une a quasiment disparu » (p 74), et Claude Lévi-Strauss lorsqu’il évoque les racines de la bien-pensance, et la haine de soi, qui, il y a plus de quarante ans écrivait déjà : « On devrait pouvoir en dire plus, mais on ne peut plus rien dire ! » (p 103) Malgré cet état des lieux assez juste, et d’ailleurs partagé par de nombreux observateurs de la vie publique, tant les rapports sont légion sur le sujet, et notamment le dernier de 2018 sur la déshérence de l’État à tous les niveaux, Zemmour n’apporte pas d’éclairage nouveau...

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