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Blasphème, signes religieux… dans les lycées, la défaite de la laïcité à la française

ARTICLE. Un sondage Ifop commandé par la Licra révèle un rejet des lois « laïques » par une majorité de lycéens. Beaucoup d’entre eux voient en ces lois une manière de discriminer les musulmans. Mais loin d’être seulement une offensive des religions, ce rejet est aussi le résultat de la victoire de la vision anglo-saxonne de la laïcité.

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Une enquête de l’Ifop pour la Licra et Le Droit de Vivre menée auprès d’un échantillon représentatif d’un millier de lycéens a dévoilé ses résultats concernant la perception des lycéens de la laïcité. Ses résultats sont éloquents : « La population scolarisée dans le second cycle du second degré apparaît imprégnée d’une vision très "inclusive" de la laïcité dans laquelle celle-ci est assimilée au principe de neutralité de l’État tout en étant associée à une grande tolérance à l’égard des manifestations de religiosité dans l’espace scolaire (voile…) ».

D’abord, il faut noter que la façon de présenter l’étude en dit long sur l’avancée de la vision anglo-saxonne de la laïcité, de la religion, et de la race dans la société française. L’Ifop a interrogé les lycéens non seulement sur leur sexe, leur âge et leur filière mais aussi sur leur religion : 33% se déclarent chrétiens, 1% juifs, 14% musulmans et 46% sans religion. Des résultats sont mêmes présentés selon le « groupe ethnique perçu par autrui ». En d’autres termes, en dépit de l’interdiction de faire des statistiques ethniques et religieuses, l’Ifop passe par l’identification « subjective » du groupe ethnique des lycéens afin de recueillir des informations non seulement considérées comme pertinentes scientifiquement mais aussi en adéquation avec une vision multiculturelle et multiethnique de la société, modèle plutôt anglo-saxon.

Mais en dépit des fortes congruences entre le fait de se définir comme musulman et de se dire opposé aux principes de la laïcité « à la française », le phénomène n’est pas limité à ce groupe religieux. Le sondage montre que le porte de signes religieux ostensibles dans les lycées (voile, croix, kippa…) est soutenu par 52% des lycéens (contre 25% chez la population adulte). Une augmentation nette par rapport à une autre enquête, qui relevait, il y a quinze ans, un soutien de 42% « seulement ». Parmi...

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