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Bretagne : une coopérative de masques « Made in France » placée en liquidation judiciaire

ARTICLE. La Coop des Masques, société coopérative bretonne produisant des masques "Made in France", a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor). Une victime du double langage de la Macronie, qui encourageait la production nationale et la réindustrialisation tout en commandant en masse des masques à la Chine ?

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Sur le "Made in France", il y a les grands discours, et il y a les faits. L'exemple de la Coop des Masques, société coopérative (SCIC) placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Saint-Brieuc, est à ce titre particulièrement éloquente. Dans un communiqué publié le 16 octobre, Christophe Winckler, président du conseil d’administration, revient sur les raisons qui ont conduit ce qui aurait pu être un grand succès du "Made in France" à la faillite.

Tout part d'un projet solidaire, lancé à l'aube de la pandémie de Covid-19 en mars 2020, avait initialement pour but de doter la population locale des Côtes-d'Armor en masques. D’autant qu’en 2018, l'entreprise américaine Honeywell avait fermé son usine de fabrication de masques située dans le département, à Plaintel, pour délocaliser son activité en Tunisie. La décision du tribunal de Saint-Brieuc laisse les 13 salariés de l’entreprise au chômage, tandis que les sommes investies par les 2067 sociétaires, parmi lesquels 2000 particuliers, sont définitivement perdues.

Les raisons de la faillite

Christophe Winckler revient tout d’abord sur les raisons internes de l’échec. La principale, selon lui, est que le plus gros investisseur du projet, le groupe mutualiste VYV, leader du marché des mutuelles de santé et de protection sociale en France, n’a acheté que pour 20 000 euros de masques à la Coop et ce malgré « un potentiel d’achats de masques considérable ». Le groupe porte donc « une grande responsabilité dans la faillite » selon le président du conseil d’administration.

Parmi les raisons externes, Christophe Winckler évoque en premier lieu la mise en échec de l’entreprise sur plusieurs appels d’offres d’hôpitaux en raison du manque de confiance « lié à la procédure judiciaire », malgré la qualité de l’offre proposée.

Le président du conseil d’administration met surtout en cause l’État qui « porte une lourde responsabilité » dans...

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