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C’est dur de défendre des cons. Lettre à Charlie

OPINION. Fin octobre après l’assassinat de Samuel Paty, Robert Ménard, maire de Béziers, placarde dans sa ville une vieille une de Charlie Hebdo faisant dire à Mahomet : « C’est dur d’être aimé par des cons ». Charlie lui répond : « C’est dur d’être aimé par les cons (…) par Robert Ménard et l’extrême-droite ». Lettre ouverte à Charlie.

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Je n’ai que du mépris et de la haine pour vous, pour votre bêtise crasse, votre sectarisme, votre vulgarité répugnante. Vous attaquez mes convictions religieuses de façon odieuse, mes convictions politiques ou sociales sans aucun recul. Je vous déteste.

Mais malgré ma détestation, je peux le dire, « Je suis Charlie ». Pourquoi ? Parce que, quand je parle d’ennemi ou de détestation, je me place sur le plan du débat d’idées. A aucun moment, cela ne signifie chez moi une volonté de vous menacer ni d’exercer une quelconque violence physique à votre égard, même pas celle de vous interpeller dans la rue et de vous agresser verbalement. Pour moi, dans notre société, tout individu a le droit de vivre en paix, de déambuler sans craindre d’être violenté. En revanche, une réponse violente à la violence de vos propos, dans le cadre du débat d’idées est possible. Si vous n’étiez pas aussi bas de plafond, vous comprendriez que le fondamentalisme chrétien ou juif que vous fustigez est dans le même champ du combat d’idées. Avez-vous subi des attentats d’évangélistes illuminés, de juifs fondamentalistes ou d’intégristes rigoristes ?

Mais il existe une vraie catégorie d’ennemis, ceux qui s’en prennent physiquement à ceux qui leur déplaisent, ceux qui ont pour but d’inspirer la terreur à qui ne pense pas comme eux, ceux qui nous ont déclaré une guerre ouverte en attaquant notre vie au sens propre. Ce ne sont pas des fondamentalistes quelle que soit leur religion, ce sont des islamistes. Leur dénonciation ne peut être amalgamée à celle des autres fondamentalistes qui, eux, restent dans le débat d’idées.

Ainsi, il est temps que tous ceux qui entendent rester dans le champ du débat d’idées unissent leur force contre ceux qui sont dans une logique de guerre. Il est temps de réconcilier « ceux qui croyaient...

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