Charlie HebdoIslamisme

Charlie, six ans après

OPINION. Le 7 janvier 2015, 12 journalistes, policiers et citoyens perdaient la vie à la rédaction de Charlie Hebdo, fauchés par le terrorisme islamique. Six ans après le drame, où en est-on ? Les pouvoirs publics et la classe politique ont-ils pris conscience de l'enjeu, et leur réaction a-t-elle été à la hauteur ? Céline Pina dresse l'état des lieux.

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Six ans après le massacre des journalistes de Charlie Hebdo, où en sommes-nous ? Qu’en est-il de notre rapport à la liberté d’expression ? Du positionnement du pouvoir censé nous protéger face à l’offensive jihadiste et islamiste ? De l’avenir de notre modèle de société, explicitement mis en cause par ceux qui nous tuent comme par l’idéologie qui légitime leur geste ?

J’aurais bien voulu pouvoir retracer ici l’histoire d’une prise de conscience, la mise en œuvre de politiques adaptées et les premiers résultats d’une nation qui, en affrontant l’épreuve, retrouve le goût d’être unie et de se projeter dans l’avenir. J’aurais aimé retracer les contingences du réel qui pèsent sur la volonté d’agir. J’aurais aimé écrire sur la nécessité d’intégrer le passage du temps pour que l’action porte ses fruits, tout en montrant que les lignes avaient bougé et que nos représentants s’étaient montrés dignes de leur lourde mission. Sauf que si je suis honnête, je ne peux écrire cela. En effet, force est de constater que six ans après cette atroce tuerie, l’emprise de l’islam politique n’a cessé d’augmenter.

Multiplication des marqueurs de l’emprise islamiste

Charlie, c’était la première tentative d’imposer par la violence le rétablissement de l’interdiction du blasphème. Depuis, nous avons connu la décapitation de Samuel Paty et la jeune Mila a vu son existence ruinée. L’interdiction du blasphème, à défaut d’être rétablie en droit, l’est dans les faits.

Les marqueurs du développement de l’emprise de l’islam politique ne cessent de nous être jetés au visage. Étude après étude, de celles de l’institut Montaigne en 2016 au récent sondage de l’IFOP pour la Licra en décembre 2021, en passant par l’étude de Anne Muxel et d’Olivier Galland pour le CEVIPOF en 2018 ou le sondage IFOP pour Charlie et la fondation Jean Jaurès-Licra en septembre 2020, on ne peut que...

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