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Drogues dures : les salles de shoot sont-elles une solution ?
DÉBAT. Le quartier parisien de Stalingrad, proche d’une salle de shoot, connaît une recrudescence de violence entre riverains et toxicomanes. Étonnement, un rapport de l’INSERM tire un bilan très positif de l’expérimentation de ces espaces. Alors, pour ou contre ces salles controversées ? C’est le débat de ce dimanche.
Les salles de shoots – appelées en français « salles de consommation à moindre risque » - apparues en 2016 font toujours débat. Alors que le quartier de Stalingrad fait parler de lui pour sa violence et les conséquences du trafic qui y sévit, une étude de l’INSERM, publiée vendredi 7 mai, vient jeter un pavé dans la mare. On pouvait légitimement penser que ces salles polémiques avaient fortement contribué à dégrader les conditions de vie des riverains, il n’en serait rien. Pourtant, ce n’est pas l’analyse de l’association de quartier comme le collectif Riverains Lariboisière-Gare du Nord.
Des effets positifs sur la santé des toxicomanes
L’INSERM a suivi 665 usagers de drogue, répartis entre deux groupes, l’un disposant d’une salle de shoot (Paris et Strasbourg) et l’autre en étant dépourvu (Bordeaux et Marseille). D’un point de vue sanitaire, les risques d’hépatite ou de transmission du VIH ont été fortement réduits chez les premiers. Là ou 11 % des usagers déclaraient partager leur matériel dans le second groupe, les usagers des salles n’étaient plus que 1 % à faire de même. La fréquentation des urgences donnait des résultats tout aussi spectaculaires : 41 % dans le second groupe contre 17 % dans le premier.
L’aspect purement sanitaire des drogués n’est pas ce qui préoccupe les riverains qui disent souffrir des répercussions en dehors de ces salles. Mais là, également, l’INSERM affiche des résultats positifs : 3 % des toxicomanes fréquentant les salles strasbourgeoise et parisienne avouent avoir commis des délits au cours du dernier mois. Ils sont 23 % à Marseille et Bordeaux. Les forces de l’ordre parisiennes estiment que le quartier est moins problématique que ne le sont d’autres endroits du 10e arrondissement, où est basée la salle de shoot. Plus étonnant encore, elle n’aurait pas attiré de...
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