Sniffy, le nouveau gadget ludique paré de couleurs vitaminées et flashy, tellement licite et rentable, fait fureur sur Internet où il est déjà en rupture de stock ; il commence depuis quelques jours à déferler dans les débits de tabac… Au nez et à la barbe du ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention Frédéric Valletoux, qui s’en offusque, mais qui n’est pas encore en mesure de l’interdire pour le moment. Car le ministre a bien Sniffy dans le viseur, preuve en est que la moutarde commence à lui monter au nez quand on lui évoque le succès rencontré par ce jouet inspiré directement d’une stupéfiante consommation illicite…

Mettons-nous en parfum : en quoi consiste cet adjuvant dernier cri de notre quotidien morose ? Un succédané, un ersatz de cocaïne, mais cette fois-ci bien inoffensif et tout à fait fréquentable, labellisé par de rassurants laboratoires : une pseudo-cocaïne sans chlorhydrate de cocaïne à portée de toutes les bourses et de tous les nez, et ce sans effets secondaires ni crainte d’être contrôlé positif !

Quel plaisir légal que de pouvoir sortir sa paille, que de pouvoir faire au nez, au vu et au su de tous, un rail de poudre blanche immaculée sans crainte d’être inquiété, de manière totalement décomplexée : un geste normalisé, banalisé, du dernier cri. Car notre quotidien est tellement éprouvant et terne, qu’un stimulant supplémentaire pour l’affronter n’est pas de refus ! Au diable le récréatif, trop anecdotique, le quotidien mérite d’être réenchanté, dynamisé, lui aussi ! Un coup de pouce, un peu de boost pour affronter la semaine : « Sniffy, et c’est reparti ! ». Son format lui permet d’être emporté et utilisé de partout : en salle de sport, à l’université, en terrasse, devant une école, au travail…

Car cette petite fiole bariolée, qui ressemble davantage à un complément alimentaire par son...