Depuis les années 1980, la politique migratoire a fait l’objet de moult débats et polémiques. Dans un livre intitulé La vérité sur le droit d’asile, l’avocat Philippe Fontana revient en long et en large sur le dévoiement du droit d'asile. Les coupables ? Politiques, juges ou encore associations. De Jean-Pierre Chevènement qui souhaitait élaborer « une législation généreuse, mais ferme » à Emmanuel Macron qui revendique un projet mêlant « fermeté » et « humanité », les politiques ont fait montre de prudence, si ce n’est de pusillanimité, sur la question. Et lorsque ils montrent un peu trop les muscles, les juges français et européens les rappellent à l’ordre. Une décision du Conseil constitutionnel de 1993 oblige l’État à étudier toute demande de droit d’asile d’une personne se prévalant d’une persécution « en raison de son action en faveur de la liberté », même si celle-ci a été préalablement refusée par un autre État européen. En 2018, le Conseil d’État émet un avis négatif sur une proposition du gouvernement de refuser l’asile à des demandeurs passés par des pays sûrs. Cette inertie a...