Paris

Le destin de Paris : entre Rio et Venise. Pour le pire.

ARTICLE. La complicité objective de la bourgeoise conservatrice et des bobos-écolos est en train de tuer la capitale.

/2020/10/La_Tour_Eiffel_vue_de_la_Tour_Saint-Jacques,_Paris_août_2014_(2)

Paris va mourir. Paris se meurt déjà. C’est écrit.
Tout le monde le sait. Personne ne fait rien.
Cette mort est programmée depuis vingt ans, depuis quarante ans. Elle est inscrite dans quelques chiffres implacables.

Le prix moyen du m2 à Paris est aujourd’hui de 11 000 euros. En 2000, il était de 3 300 euros. A cette époque, il fallait 15 années de salaire moyen pour s’acheter 100 m2 dans la capitale. Il en faut aujourd’hui 40...Quarante années de labeur pour devenir propriétaire d’un 4 pièces. Une vie.

Qui peut s’offrir ce luxe ? Même avec des taux d’intérêt historiquement bas (qui contribuent à la hausse des prix), même avec des durées d’emprunt très longs (20 ou 25 ans), il faut un revenu de 15 000 euros par mois pour supporter le coût d’emprunt d’une telle acquisition.

Qui peut s’offrir ce luxe ? Pas les familles, pas les artisans, pas les petits commerçants, pas les fonctionnaires, pas les infirmières, pas les professeurs, pas les artistes, pas les cadres moyens...Ces gens-là s’en vont, ces gens-là sont déjà partis ou font leurs valises. En dix ans, Paris a perdu 60 000 habitants ; en cinquante ans, 400 000 habitants : ceux qui la font vivre, qui la font réfléchir, qui la font rêver, qui l’instruisent, qui la soignent...

L’exode des classes moyennes et populaires n’est pas nouveau. L’embourgeoisement de la population (la « gentrification », comme disent les sociologues dans leur jargon inénarrable), est amorcée depuis des décennies. La part des employés-ouvriers à Paris dans la population active, qui était de 65% en 1954, est tombée à 15% aujourd’hui, tandis que celle des chefs d’entreprise, professions intermédiaires et supérieures est passée de 35 à 72%. Parallèlement, le nombre de retraités ne cesse d’augmenter depuis plus de dix ans.

Ce phénomène s’accélère, et a pris aujourd’hui...

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