L’écriture inclusive interdite à l’école : l’élève Blanquer peut mieux faire
ARTICLE. Le ministère de l’Éducation nationale s’est officiellement positionné contre l’utilisation de l’écriture inclusive. Mais en ne définissant pas bien les termes et en se refusant à sanctionner les récalcitrants, Jean-Michel Blanquer ne va pas au bout de sa logique.
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C’est un coup dur pour les partisans de l’écriture inclusive. Depuis l’annonce le 6 mai, dans le Bulletin officiel de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports de l’interdiction de son utilisation au sein de l’école nationale, ses utilisateurs enragent. Ils fustigent le ministre, Jean-Michel Blanquer de ne pas avoir le sens des priorités. La jeunesse appauvrie, les problématiques du bac, la gestion de la crise sanitaire, tout y passe. Comme si un ministère était incapable de gérer plusieurs sujets à la fois.
Malgré les apparences, et malgré les réactions outrées des tenants de l’utilisation du point médian, principal thème de friction, le sujet n’avait rien d’anodin. Comme le rappelle d’ailleurs la circulaire : “L’adoption de certaines règles relevant de l’écriture inclusive modifie en effet le respect des règles d’accords usuels”. Ajoutant qu’elle “constitue un obstacle à la lecture et à la compréhension de l’écrit” et à “l’accès à la langue d’enfants confrontés à certains handicaps ou troubles des apprentissages.”
Entre 6 % et 8 % de la population exclue par l’écriture inclusive
Depuis cinq ans, la polémique enflait. En octobre 2017, l’Académie française avait mis en garde les utilisateurs de l’écriture inclusive, la taxant de “péril mortel" ainsi que “d’aberration”. En novembre 2017, Édouard Philippe signait une circulaire consacrée à l’écriture inclusive où il se livrait à un exercice similaire à celui de Jean-Michel Blanquer. Il y rappelait “Les règles de féminisation et de rédaction des textes publiés au Journal officiel de la République française” et y interdisait l’usage du point médian. Le 23 février 2021, François Jolivet, député de la LREM, déposait une proposition de loi pour interdire l’usage de l’écriture inclusive “aux personnes en charge d’une mission de service public”.
Lentement, mais sûrement,...