« La clim jette un froid », titrait récemment Libération ; « La France sous clim : entre nécessité et fausse bonne idée », expliquait Le Monde ; « Est-il prouvé que la climatisation est “nocive pour l’écologie” ? », s’interrogeait France Info (qui répondra affirmativement à cette question) ; « Les Français fuient la climatisation ? Ils ont bien raison » s’exclamait Courrier international. Au point que pour une partie de la presse, défendre la climatisation revient désormais à tenir des positions… d’extrême droite. Il n'y a qu'à voir l'accueil réservé au projet de Marine Le Pen d'un « grand plan pour la climatisation », qualifié d'« indigent » par la patronne écologiste, Marine Tondelier.

Pendant ce temps-là, durant près de dix jours en août, une partie du sud de la France a été frappée par une vague de chaleur difficilement supportable. Avec des températures extérieures dépassant régulièrement les 38°, l’arlésienne de la climatisation est revenue sur le devant de la scène. Et avec elle, les sempiternels débats sur sa prétendue nocivité, relayés à coup de divers fatchecking et d’articles de presse reprenant bien souvent un point de vue moralisateur sur ce sujet. Mais qu’en est-il vraiment ? La climatisation est-elle le pis-aller — au mieux — que l’on nous décrit par moment ?

La France en retard

Face aux canicules, notre pays accuse un retard important, si tant est que l’on estime la climatisation comme nécessaire à l’adaptation des populations face aux conséquences du réchauffement climatique. D’après l’ADEME, entre 18 et 26 % des logements en France disposeraient d’un système de climatisation. À titre de comparaison, d’après l’Agence internationale de l’énergie (IAE), ce chiffre s’élevait en 2018 à 90 % pour les États-Unis, 91 % pour le Japon ou bien encore 60 % pour la Chine. En Europe, la moitié des logements italiens en sont équipés,...