Travail

"Présentéisme": une tare française ?

Une étude du ministère du travail montre que, pour une grande proportion d'entre eux, les Français n'abusent pas des congés maladie, bien au contraire. Et ce n'est pas une si bonne nouvelle.

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Une note de la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du travail) parue le 5 août, se penche sur le sujet du "présentéisme", soit la tendance d'un grand nombre d'employés à se rendre au travail même lorsqu'ils sont malades.

Les auteurs se fondent sur une étude de l'INSEE menée en 2016 auprès d'un échantillon de 27.000 salariés des secteurs publics et privés, d'où il ressort que ceux-ci ont pris en moyenne 8 jours d'arrêt maladie cette année-là, alors qu'ils ont été malades durant 11 jours ouvrés. Des résultats à contre-courant des idées reçues.

Evidemment, cette étude n'exonère pas de leurs fautes les innombrables fraudeurs qui profitent de la générosité du système en se déclarant malades plus souvent qu'à leur tour (et qui sont donc en partie responsables du déficit de la Sécurité sociale). Mais elle a le mérite de nous alerter sur le cas inverse des salariés consciencieux qui n'osent pas lever le pied quand ils tombent malades.

Or le présentéisme pose de nombreux problèmes d'intérêt général. Non seulement parce que le porteur d'une maladie contagieuse risque de contaminer ses collègues en s'obstinant à se rendre sur son lieu de travail. Mais aussi parce qu'une assiduité excessive témoigne souvent d'une mauvaise ambiance hiérarchique, d'un manque de moyens pour accomplir les tâches ou encore d'un travail envahissant. Autant de facteurs qui peuvent mener les "présentéistes" au syndrome d'épuisement professionnel (que les anglo-saxons appellent "burn out"), très coûteux à terme pour la collectivité en frais de santé et en incapacité temporaire de travail.

On aurait toutefois tort de faire porter aux patrons la seule responsabilité de ce phénomène. En effet un bon nombre de Français se montrent trop zélés au travail car ils se sentent obligés de compenser les carences des tire-au-flanc qui parasitent leur entreprise ou...

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