Le fait est : il n’y a pas lieu d’être particulièrement futé, perspicace ou courageux pour résoudre un crime. Bien sûr, aborder les choses avec intelligence est un plus, mais, pour l’essentiel, il s’agit de suivre pas à pas des chemins bien balisés, de respecter des protocoles d’enquêtes validés par l’expérience et aussi de faire preuve de ténacité et de patience. En France, la police judiciaire et ses 4000 effectifs sont d’une redoutable efficacité, parce qu’ils jouent, à la note près, la partition de l’enquête. Chaque agent fait ce qu’il doit faire, au moment où il doit le faire et c’est comme ça que les choses marchent. Rien de plus, rien de moins, aucune excentricité, rien qu’un professionnalisme froid qui permet à la PJ de résoudre l’écrasante majorité des affaires qui lui sont confiées.

Alors, bien sûr, chaque domaine de compétence comporte ses spécificités. On ne travaille pas exactement sur un homicide comme on enquête sur un trafic de stupéfiants, sur un attentat ou sur une escroquerie en bande organisée. En outre, chaque enquête recèle sa part d’inattendu. Nombre d’affaires sont étranges, pleines de coïncidences et d’incongruités. Aux enquêteurs déterminés, elles opposent leur lot de surprises, de fausses pistes, de témoins fuyants et de mises en cause irascibles. Certains dossiers sont résolus en quelques heures, tandis que d’autres nécessitent des mois, voire des années, pour trouver leur épilogue. Certains, rares, ne le sont jamais. Ces affaires deviennent alors ces authentiques mystères qui obsèdent les enquêteurs et, parfois, les réveillent la nuit.

Tout cela fait que les officiers de PJ ont un rapport particulier au temps. Ils savent qu’il peut être le meilleur allié de l’enquêteur, parce qu’un criminel en fuite finira toujours par appeler l’un de ses proches, comme il peut-être son pire ennemi, parce que les souvenirs des témoins s’effilochent...