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Rentrée Gilets Jaunes : « La ruralité a joué un rôle prépondérant dans la lutte »

Camille, 26 ans, est diplômée en philosophie à la Sorbonne. Gilet jaune de la première heure, elle a participé à toutes les manifestations depuis le 17 novembre 2018, à Paris. Nous l’avons interrogée à la veille de la rentrée du mouvement. 

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FP: La rentrée des Gilets jaunes est annoncée pour le 12 septembre, un peu partout en France. Serez-vous présente lors de cette rentrée ? A quel endroit et avec quel groupe ?

Camille: Bien entendu, présente dans la capitale pour cette date, en compagnie de camarades de lutte rencontrés dès le début du mouvement, et avec qui nous avons conservé une relative indépendance vis-à-vis des groupes gilets jaunes constitués et étiquetés.

FP: Quel est votre sentiment général à l’aube de cette rentrée ? Comptez-vous participer à toutes les prochaines étapes ? Quel est votre horizon, à cet égard ?

Camille: Mon sentiment général est celui d’un défi colossal : ranimer un mouvement décomposé, autrement dit raviver ce qui constituait l’essence primordiale des gilets jaunes - la lutte sociale, populaire et fédératrice - en contrant toutes les tentatives de détournement qui l’ont fait péricliter, à commencer par l’infiltration de la gauche sociétale et de ses revendications. De l’écologie au féminisme, en passant par l’antifascisme et l’antiracisme actuel, celle-ci a infléchi la ligne insurrectionnelle de guerre de classes qui s’amorçait vers les luttes parcellaires du militantisme traditionnel (de sexes, de race, ou bien partisanes, en ranimant le clivage droite-gauche). Il nous faudra donc définitivement renaître de cet enlisement, en affutant notre aptitude d’analyse pour contourner les pièges et renouer avec une dynamique radicale mobilisant le peuple contre l’oligarchie ploutocrate. Je compte évidemment participer aux prochaines étapes pour contribuer à réactiver ce qui continue de sommeiller malgré tout : la colère saine d’un vouloir vivre, émancipé des servitudes capitalistes.

FP: La mobilisation devrait reprendre à la fois à Paris et en province. Que pensez-vous de cette répartition territoriale ? Faut-il occuper le terrain partout en France où centraliser la mobilisation à Paris ? En somme, centralisation ou décentralisation de la lutte ?

Camille: La ruralité a joué un...

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