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Samuel Paty : la contre-enquête

CRITIQUE. Le 16 octobre 2020, il y a presque un an, Samuel Paty était assassiné par un islamiste car il avait enseigné la liberté d'expression à ses élèves. Un an après les faits, David di Nota publie J'ai exécuté un chien de l'enfer (éd. du Cherche-Midi), une contre-enquête incontournable qui passe l'affaire au crible : islamisation de la jeunesse, poltronerie de l'Éducation nationale et des pouvoirs publics, liberté d'expression en péril.

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« Samuel Paty est mort à l’angle de la rue de la Haute-Borne et de la rue du Buisseau-Moineau, le vendredi 16 octobre 2020, à 16h57. La route qui mène du collège au domicile de l’enseignant longe une série de jardinets disparates et sans prétention –l’endroit n’est pas abrité des regards, il constitue seulement la première intersection sur le chemin du retour.

Anzorov suivra sa victime –l’homme au jean bleu et à la chemise rouge- sur quelques trois cents mètres. Nul ne sait si le professeur était encore conscient au moment de sa décapitation. La nature des coups au niveau des membres supérieurs et de l’abdomen ouvre deux interprétations possibles : ou bien le professeur s’est battu, ou bien l’assassin s’est employé à charcuter sa victime avant de lui trancher la gorge. »

Nous sommes ici au chapitre 23, intitulé « Le châtiment », du livre que l’écrivain, dramaturge et docteur en science politique David di Nota consacre à l’assassinat de Samuel Paty, J’ai exécuté un chien de l’enfer, selon les termes mêmes du meurtrier.

Cet ouvrage, publié au Cherche midi dont on doit saluer le discernement éditorial mais aussi le courage, alors que l’enseignant d’histoire-géographie est mort dans des conditions atroces il y a précisément un an, est, disons-le d’emblée, absolument incontournable et constitue un objet littéraire rare.

Rare au plan de l’enquête qui y est menée, ou plus exactement de la contre-enquête, précise, implacable et accablante, ou encore, disons, du « contre rapport » qui y est établi avec toute la redoutable (et redoutée) précision du réel, afin de ramener celui-ci sur le devant de la scène, à travers l’examen cruel des faits, lesquels jettent une lumière particulièrement critique, par leur simple description et énonciation, sans outrance, sur la version officielle qui fut notamment portée par le Rapport de l’Inspection générale et...

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