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Un maire rural face à un promoteur éolien allemand épaulé par Jean-François Copé : un bras de fer à 44 millions d’euros

ARTICLE. Le maire de Puyrolland (Charente-Maritime) refuse l’accès aux engins de construction d’un parc de 7 éoliennes. La société allemande, conseillée par l'ancien ministre Jean-François Copé, fait pression pour obtenir gain de cause.

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Sabrina Dolidze/SIPA


Un coup de pression digne de Don Corleone. La société allemande WindStrom, promoteur éolien, réclame 44 millions d’euros en guise de dommages-intérêts à Puyrolland, petite commune d’à peine 200 habitants nichés au cœur de la Charente-maritime. Cette somme exorbitante est exigée dans le cadre d’un conflit qui oppose l’entreprise à certains habitants du village et de ceux des communes voisines de Bernay-Saint-Martin et Breuil-la-Réorte, dont les terrains doivent céder le passage aux engins qui construiront un parc de sept éoliennes. Un projet initialement accordé au Parc éolien des Chênaies hautes, filiale française de WindStrom.

Mais depuis l’acceptation du projet en 2010 et son autorisation départementale par arrêté préfectoral en 2019, les avis locaux – initialement plutôt positifs vis-à-vis des éoliennes – se sont crispés. Tant et si bien que désormais la commune de Puyrolland refuse d’accorder une servitude (droit de passage) au promoteur éolien qui ne peut plus emprunter les chemins communaux pour accéder au terrain. Une question de dimensions des équipements.

« Le projet nous a été présenté au début des années 2010. Sauf que les éoliennes sont toujours plus grandes, toujours plus grosses, avec des pâles de 60 mètres », s’agace Thierry Giraud, maire de Puyrolland interrogé par Le Parisien qui estime que « la dimension des engins nécessaires à leur installation est telle qu’ils doivent couper des haies, élargir et consolider les voies d’accès en rognant sur les champs attenants ». Quant à Patrick Beslin, le président de l’Association foncière de remembrement qui fédère la cinquantaine de propriétaires concernés par la servitude, ils estiment que les équipes de WindStrom « passent en force, nous mettent devant le fait accompli et ne veulent pas discuter ».


La pression à coup de millions


Pour tenter de démêler l’imbroglio juridique, la société allemande a fait appel à l’avocat Jean-François...

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