À la droite de l'UE, les liaisons dangereuses
L’Union européenne a créé sa propre légende à l’ombre de la complexité de l’Histoire. Si l’UE s’oppose officiellement à « l’extrême droite », elle défend l’idée d’une Europe unifiée à l’échelle continentale contre les souverainetés nationales et encouragée de longue date… à l’extrême droite.
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Pour les commentateurs autorisés, c’est une cause entendue : l’Europe est née contre l’extrême droite. Elle en est à la fois le remède, le vaccin et l’absolution. Ce bon catéchisme démocrate-chrétien nous a été inculqué pendant soixante ans. Et pourtant, la réalité de notre histoire politique comme notre actualité récente démentent cette histoire sainte. Comment Giorgia Meloni, dont on disait qu’elle était un Mussolini en jupons, a-t-elle rapidement été exemptée de critiques ou peu s’en faut ? Sa popularité n’a-t-elle pas augmenté dans les milieux euromondialistes ? Ne l’a-t-on pas vue tactile avec la « Présidente » de la Commission européenne ? L’eurosoumission ou la germano-servilité, ce qui revient au même, semble avoir, pour les CV les plus troubles ou supposés tels, un pouvoir de savonnette à vilains. Pour élucider cet état de fait, il nous faudra dérouler l’histoire de l’Europe comme idée d’extrême droite, en France et ailleurs, dans notre présent incertain et notre passé enfoui. Mais avant cela, sur un terrain particulièrement mouvant, essayons de bâtir des définitions.
Le terme « extrême droite » est un concentré de non-pensée politique. Anathème moral dès qu’il est prononcé, condamnation sans réplique quand il est asséné. Mot dénué de sens, mais pas de poids. Pendant des décennies, il signifiait la mort sociale, politique et parfois personnelle du condamné du jour. Peut-être que l’une histoire de ces gens, anonymes ou reconnus, sera écrite à un moment, eux qui furent détruits socialement par l’antiracisme médiatique, alors qu’innocents, sur la simple rumeur d’être d’extrême droite, de faire le jeu de, d’avoir des paroles « coupables », des pensées « nauséabondes » et des arrière-pensées pires encore. Du lynchage d’intellectuels (Paul Yonnet, Georges Bensoussan, Pierre-André Taguieff…) à des persécutés anonymes (affaire Truchelut), des milliers de Français ont vécu sous une épuration culturelle et sociale à bas bruit au nom de la « lutte contre l’extrême droite ». Et pourtant, bien...