Aller jusqu'à la cruauté si nécessaire – Vie & mort de Jean-Marie Le Pen
Un texte exclusif de Michel Onfray.
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« On a tout intérêt à pousser le Front national, il rend la droite inéligible. Plus il sera fort, plus on sera imbattables. C’est la chance historique des socialistes. »
– Pierre Bérégovoy à Franz-Olivier Giesbert.
Avec la mort de Jean-Marie Le Pen, les maastrichiens perdent leur plus fidèle allié. Dans l'Enfer où il rôtit, François Mitterrand va pouvoir enfin accueillir son vieil ami d'extrême droite, un complice pendant des années puisque l'ancien parachutiste de la guerre d'Algérie a permis à l'ancien compagnon de route de la Cagoule que fut l'homme de Jarnac de se maintenir au pouvoir longtemps à l'aide d'une jurisprudence toujours en activité : Macron ne lui doit-il pas à ce piège néfaste laissé par Mitterrand ses deux élections à la présidence de la République ?
On le sait depuis l'enquête de Pierre Péan, Une jeunesse française. François Mitterrand 1937-1947, paru chez Fayard en 1996, celui qui passe encore aux yeux des niais pour un président socialiste de la République française, à défaut d'avoir été un président de la République socialiste française, avait en commun avec Le Pen une inextinguible haine du général de Gaulle ce qui, avec une inextinguible passion pour le maréchal Pétain, s'avère le marqueur le plus sûr pour définir un homme d'extrême droite.
Car tout personnage d'extrême droite déteste l’homme de l'appel du 18 Juin et lui préfère celui de l'armistice du 17 juin 1940 ; il hait le Général qui décolonise l’Algérie en 1962 afin d'éviter que la France ne devienne démographiquement musulmane dans le cas d'une suite de l'aventure française à Alger pour lui préférer le quarteron de généraux que l'on sait et leur Organisation de l'armée secrète.
Mitterrand, qui a reçu la Francisque des mains mêmes du maréchal Pétain en 1943 et qui, une fois président de la République, fait régulièrement...