Contrairement aux communiqués ahuris des gouvernements macronistes successifs, la France est confrontée à une augmentation notable des fermetures d'entreprises et des plans de licenciements. Michel Barnier, alors futur éphémère Premier ministre, s’était ému à l’Assemblée nationale, avec une mauvaise foi assumée, des licenciements massifs chez Michelin et à Auchan – plus de 3 600. Entre septembre 2023 et novembre 2024, la CGT a recensé entre 128 250 et 200 330 emplois menacés ou supprimés, avec une accélération des plans de suppressions d'emplois sur la période allant de juillet à novembre 2024. Les données récentes (1) indiquent une tendance préoccupante : au premier semestre 2024, 61 annonces de fermetures d'usines ou d'ateliers de plus de 10 salariés ont été enregistrées, soit une hausse de 9 % par rapport aux six premiers mois de 2023. Les secteurs les plus touchés ont été la métallurgie (13 000 emplois), le commerce (plus de 10 000 emplois), le secteur public et associatif (plus de 7 000 emplois), les banques et assurances (plus de 6 000 emplois), la chimie (plus de 7 000 emplois).

Plusieurs facteurs en cause

D’abord la concurrence internationale, avec la pression accrue des pays à bas coûts de production, notamment la Chine, ou au sein de l’Union européenne, affecte la compétitivité des entreprises françaises. La hausse des prix de l'énergie pèse lourdement sur les industries, en particulier la chimie et la métallurgie – et l’aggravation de la coupure des hydrocarbures russes n’améliore pas une tendance lourde due aux politiques folles en la matière de la Commission européenne. La transition technologique se passe mal : il n’y a pas un État stratège et un plan organisé au niveau national, alors qu’au plan européen, les politiques en la matière sont erratiques et trop ouvertes aux marchés. Le passage à des technologies plus propres et numériques nécessite des investissements que certaines entreprises peinent à réaliser seules, en particulier dans un contexte de...