FPContenu payant

Quand la technocratie européenne drague les Pays du Golfe

ARTICLE. Ce mercredi 16 octobre se tenait le premier sommet entre l'Union européenne et les pays du Golfe. Une étape « historique » selon Bruxelles, qui y a vu l'occasion de jouer les diplomates.

von-der-leyen-europe-golfe-michel
© Johanna Geron/AP/SIPA


Ce n’est pas une nouvelle inédite, mais l’Union européenne se pique de diplomatie, l’une des rares compétences qui échappent encore et toujours à son contrôle complet. Quoique l’étau se resserre. On a ainsi eu un aperçu des ambitions diplomatiques de l’eurocratie ce mercredi 16 octobre, avec la tenue à Bruxelles du premier sommet entre l’UE et le Conseil de coopération du Golfe, organisation régionale supranationale regroupant l’Arabie Saoudite, le Koweït, le Qatar, les Émirats arabes unis et Oman. Un rendez-vous « historique » qui « arrive à un moment crucial », commente Ursula von der Leyen, qui officiait ce jour dans un tailleur bleu à boutons dorés évoquant avec peu de subtilité le drapeau de l’Union européenne.

Quel « moment crucial » ? Celui de la conjonction de deux conflits de haute intensité, l’un entre l’Ukraine et la Russie, l’autre entre Israël et la Palestine. Et, surtout, de l’alignement de l'Iran, rival géopolitique régional des pays de la Péninsule arabique, avec la Russie. Après l’adoption en début de semaine d’un paquet de sanctions visant quatorze personnes physiques et morales iraniennes, en guise de contre-attaque après l’envoi de matériel militaire iranien à Moscou, les Vingt-Sept cherchent à transformer l’essai. Luigi Di Maio, l’ancien président du conseil italien devenu représentant de l’UE au Moyen et Proche-Orient, ne dit pas autre chose : « Nous avons une préoccupation commune concernant un acteur régional qui coopère avec la Russie contre l’Ukraine, à savoir l’Iran ». Face au redouté axe Moscou - Téhéran, l’ambition d’un axe Bruxelles - Riyad, qui court-circuiterait bien sûr les diplomaties nationales des États-membres.


Monde multipolaire ou monde bipolaire ?


Depuis Maastricht et les premiers pas de la PESC (politique étrangère de sécurité commune), la diplomatie est entrée dans le périmètre d’action de l’Union européenne. Dans des limites parfois – pour ne pas dire toujours –...

Vous aimerez aussi