Les États-Unis ont fasciné et façonné le monde moderne. Leur savoir-faire sans égal pour fabriquer des rêves, des icônes et des modes, exportés par des canaux de diffusion sans cesse renouvelés, de Hollywood au rock’n roll, de Wall Street à la Silicon Valley, leur a permis de bâtir un idéal, une vision du monde qui se développa bien au-delà des frontières de l’Occident. Chaque habitant de cette planète a, à un moment de son existence, rêvé d’être James Dean, John Wayne ou Michael Jordan.

Pourtant, alors que la partie semblait gagnée après l’effondrement de l’adversaire soviétique, la machine s’est enrayée et l’on voit désormais fleurir de toutes parts des poches de résistance. Si une élite concentrée dans les grandes métropoles se retrouve parfaitement dans le système de valeurs « occidentales » (globalisme, libéralisme, droit de l’hommisme, etc.), et ne cache plus ses rêves de faire de Bruxelles une province de l’empire américain, les dix dernières années ont marqué le retour des populismes et le réveil des peuples dans un grand nombre de région d’Europe centrale et de l’ouest. L’identité, la souveraineté et la Nation forment en effet le socle idéologique derrière le Brexit, les Gilets jaunes, mais aussi les percées des partis nationalistes dans un grand nombre de nos démocraties. Valeurs traditionnelles, localisme, enracinement. Un véritable contre-modèle géopolitique et sociétal à la vassalisation économique, diplomatique et militaire qu’exerce Washington sur l’Europe.

Conscients que la perte de leur mainmise sur le monde occidental emporterait les États-Unis par le fond, les intérêts atlantistes convergent désormais vers un objectif central : contrer ces jacqueries populistes, en étouffant les aspirations nationales européennes. Le paysage audiovisuel, le marché de l’art, la culture, le cinéma, l’univers de la publicité, et de nombreux domaines du champ social ont été contaminés par ce projet hégémonique, destiné à domestiquer et transformer la jeunesse en...