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Ces crises qui nous échappent

Des crises: voilà ce à quoi nous ont habitué les quinze dernières années. Sont-elles l’œuvre d’une volonté divine? Manifestent-elles le délabrement d’équilibres sociaux et naturels fragiles? L’étendue de leurs conséquences atteste, en tout cas, d’une situation qui échappe à la majorité de leurs acteurs. 

/2020/07/Crise

Voir l'article précédent ici.

L’actuelle crise sanitaire liée au Covid-19 remet en question l’hyperconnexion des espaces mondiaux. La rapidité de la diffusion de la pandémie questionne la mondialisation sur le plan sanitaire, en remettant notamment en cause la mobilité internationale. La recherche médicale est désordonnée; individualisée à l’échelle des nations, son incapacité à soigner le virus témoigne des difficultés à endiguer les risques sanitaires globaux, malgré plusieurs mises en gardes (1).

Par ailleurs, la crise économique, qui ne cesse d’être une crise depuis 2008, voit revenir en force les tenants du protectionnisme. Présenté dans le World Investment Report des Nations Unies, le retour d’une volonté affirmée d’une protection économique, montre que les nations sont de plus en plus méfiantes à l’égard de la mondialisation, même si une certaine partie de la population – celle qui en bénéficie, sans être majoritaire – résiste à ce constat. Cette crise économique est également renforcée par la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis pour le leadership mondial, alors que les capacités de résilience des peuples sont déjà mises à mal par la crise financière de 2008. Si certains experts, comme Dominique Strauss-Kahn, affirment que les répercussions économiques seront sans précédents, les peuples se montreront probablement encore plus dubitatifs au moment de payer l’addition; rappelons qu’en 2015, Le Monde titre «Le CAC renoue avec son niveau d’avant crise» (2), alors même que les mesures d’austérité font payer cher les erreurs commises par la nébuleuse financière.

Sur le plan environnemental, découpler la sphère économique des autres dimensions de la société s’est révélé funeste pour la planète (3). Si la montée actuelle des préoccupations écologiques atteste de l’insoutenabilité de notre système de production et de notre vision du progrès, depuis 1972 déjà – avec le rapport Meadows produit par des chercheurs du MIT...

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