Art contemporain

En forme de vœux, la puissance de l’art

ANALYSE. « Sans pain l’homme meurt de faim mais sans art il meurt d’ennui » rappelait Jean Dubuffet. En cette période de Covid plus que jamais, il nous saute aux yeux que l’art constitue bien un lien essentiel entre les hommes.

/2021/02/En forme de vœux, la puissance de l’art

Nombreux sont ceux qui pour rien au monde ne manqueraient le Concert du Nouvel An. Celui de Vienne est le plus connu et le plus suivi. Cette année, Covid oblige, pour la première fois de son histoire, les musiciens ont joué devant une salle vide. La direction de l'Orchestre philharmonique de Vienne a cependant trouvé une solution pour permettre aux spectateurs de participer à distance : ces derniers ont pu enregistrer leurs applaudissements durant le concert. Ceux-ci ont ensuite été diffusés dans la salle à la fin de la première partie et à la fin du concert.

Pour ma part, j’ai suivi le concert du Capodanno du Gran Teatro La Fenice à Venise. L’élégance italienne se déployait avec grâce et opulence, du décor floral aux robes somptueuses prêtées par le couturier Dolce & Gabbana à la divine soprano Rosa Feola. Le programme est immuable. Après une première partie consacrée à des œuvres orchestrales, la seconde partie est réservée aux chœurs et aux solistes qui interprètent les airs les plus connus de l’opéra italien, Rossini, Verdi, Bellini, Donizetti, Puccini et Leoncavallo. Traditionnellement, le concert s’achève avec Verdi Va’ pensiero de Nabucco et Brindisi de La Traviata pour accueillir la nouvelle année. Cette année, le chœur des esclaves du Nabucco de Verdi prenait une coloration toute particulière. Ce chant, inspiré d’un psaume biblique qui relate l’exil des Hébreux à Babylone, fut interprété par les Italiens à sa création en 1842 comme une métaphore de leur condition de soumission à l’Empire autrichien. « O que le Seigneur t'inspire une harmonie Qui nous donne le courage de supporter nos souffrances ! » fut chanté cette année, Covid oblige et certainement assurance oblige, par un chœur entièrement masqué ! Chef d’orchestre, chœurs et solistes ont salué chaleureusement un parterre et des loges vides de spectateurs...

Si certains ont pleuré devant...

Vous aimerez aussi