L’un des sujets proposés en philosophie au baccalauréat était : « Les pratiques artistiques transforment-elles le monde ? » Et pourquoi pas l’être humain ajouterais-je. La transition me paraît toute faite pour explorer avec vous, cette fois, les chemins divers et variés des arts.

Des arts que nous goûtons grâce à nos sens et que nous cultivons, développons, diffusons et partageons. Pour éveiller les sens, les Arts — filles naturelles de la culture — se nourrissent successivement de sons grâce à la musique et aux paroles (arts musicaux, art théâtral, art oratoire), d’images aux couleurs et aux formes infinies (arts plastiques), d’approche tactile où tant de visiteurs de musées ou d’églises caressent instinctivement les pieds d’une statue ou d’objets par dévotion, à la recherche de rédemption et d’émotion sensorielle. La gourmandise ne nous mènerait-elle pas aux arts de la table ? Épicuriens, gourmets et adeptes du plaisir de partager avec les autres de bons mets présentés sur des assiettes avec des couverts, des verres et des plats raffinés, œuvres d’excellence d’orfèvres, de céramistes, de faïenciers ou plus modestement de petits manufacturiers et artisans locaux.

À la question de savoir si ces arts peuvent être accessibles à tous, je répondrai que l’école peut y contribuer, à condition qu’on lui donne les moyens substantiels pour dispenser des cours de musique ou d’art plastique. L’approche des moyens dédiés à la culture ne peut se limiter à mon avis à seulement 2,5% du budget de la nation que l’on veut lui affecter. Une vision transversale se justifie mieux dans la mesure où bien d’autres ministères peuvent contribuer à la vie culturelle et aux arts. L’éducation et l’environnement familial peuvent aussi œuvrer au développement de l’esprit, de la découverte et nous inviter à côtoyer des connaissances, des traditions, des savoir-faire, des pratiques du passé qui sont à côté ou parmi...