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« Envahissante anglicisation » : l’Académie française tire la sonnette d’alarme

ARTICLE. Dans un rapport rendu public le 15 février, l’Académie française s’alarme de la place grandissante de la langue anglaise en France. Une « envahissante anglicisation » que subit de plein fouet notre langue, et dont une des conséquences est une fracture sociale et générationnelle toujours plus importante de la société française.

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Le déclin de la France passe aussi par le déclin de notre langue. L’Académie française le sait, et s’est donc penchée sur les conséquences de la place grandissante de l’anglais en France.  Dans un rapport dévoilé le 15 février, les Quarante ont rendu leurs conclusions. Le 9 janvier 2020, l’institution avait formé une commission (composée des « Immortels » Gabriel de Broglie, Florence Delay, Danièle Sallenave, Dominique Bona, Amin Maalouf et Michael Edwards) pour étudier la communication institutionnelle en vogue depuis quinze ans. Dans le rapport de trente pages qui en résulte, l’Académie française met en garde contre le risque de déstructuration de la grammaire ainsi que de perte de repères du grand public, deux conséquences d’une « envahissante anglicisation » de la langue française. L’institution souligne notamment le risque croissant d’une double fracture, sociale et générationnelle, en plus de la mise en danger de notre langue.

« L’anglais est devenu le nouvel esperanto »

L’Académie française relève d’abord l’utilisation de plus en plus fréquente d’un anglais de mauvaise facture, constellé d’anglicismes irréguliers et sans cohérence orthographique qui entraîneraient une « altération du sens et de la fonction des mots ». Il en serait de même des calques dérivés d’expressions anglaises ou autres formes hybrides, qualifiées par l’institution de « chimères lexicales composites assez indéfinissables » qui bousculent la syntaxe et entraînent la disparition des prépositions et articles. Cette évolution – ou involution – aurait « des conséquences d’une certaine gravité sur la syntaxe et la structure même du français » a encore noté l’Académie, dont on va nier, comme pour l’anglais, la rigueur et la précision pour avoir un langage « cool », accessible et connecté.

Il y a une « dégradation des slogans depuis les années 1980 » a expliqué au FigaroPierre Berville, publicitaire et auteur de La ville...

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