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Ian Fleming, le père espion de James Bond

OPINION. Derrière l’immense icône populaire, l’homme de l’ombre s’appelle Ian Fleming. Membre du renseignement naval, journaliste... Le créateur de 007 a pu puiser dans une vie pleine de péripéties pour imaginer cet univers désormais emblématique dans la culture britannique.

/2021/04/Ian Fleming

Ian Fleming est mort depuis 1964. Est-il pour autant oublié, hors des caricatures que des idéologues de France ou d’Amérique font depuis quelques temps fâcheux, de l’homme et de son œuvre romanesque d’espionnage ? Une excellente biographie parue depuis peu sous la plume de Christian Destremau (Ian Fleming, les vies secrètes du créateur de James Bond, éd. Perrin, prouve que le pistolet et écrivain Fleming mérite une bien meilleure réputation que l'actuelle, abusivement déformée.

Qui donc était en somme le bonhomme Fleming, espion, amateur passionné d’oiseaux, romancier et conteur, qui écrivait pour les amateurs d’espionite, mais aussi pour les enfants ? On l’a jugé excessif, surfait, facile. Or, l’homme avait un vécu solide et quelques passions fortes et il avait eu des moments de haut courage. Sean Connery qui fut l’incarnation même de James Bond, et qui a filé lui aussi vers des certitudes moins éphémères que celles de « notre bonne vieille Terre », pour parler sérieusement comme le merveilleux Archibald Haddock, le trouvait peu spirituel. Et le grand Sean goûtait davantage l’humour de son successeur (espion et romancier aussi) John Le Carré (lequel, selon Sean Connery, encore, aurait fait un acteur formidable).

Ian Lancaster Fleming naquit à Londres, le 28 mai 1908, et c’est en Angleterre aussi qu’il mourut prématurément, au cœur de l’été 1964, à Sandwich, vieille cité du Kent plus sérieuse que son nom ne l’indique. Son père, Valentine Fleming était un brillant avocat écossais et un membre du Parlement. Sa mère, Evelyn Ross, était la fille d’un juriste londonien réputé. Valentine Fleming fut tué pendant les combats d’Ypres, en 1917. Il laissait une veuve et quatre enfants. Si la famille était très aisée, elle resta profondément marquée et unie par ce drame. Ian avait neuf ans. Il fut formé à Eton puis étudia à l’Étranger, en Allemagne...

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