La gauche germanopratine est autant de gauche que le pape un athée forcené
Cette semaine, Michel Onfray s'est entretenu avec les journalistes du Point Florent Barraco, Jérôme Béglé et Emmanuel Durget. Front Populaire, la gauche, Emmanuel Macron, Éric Zemmour, le gaullisme, l'extrême droite, le peuple, les médias… Michel Onfray dit tout. Nous vous proposons ci-dessous un extrait de l'entretien, disponible en intégralité sur le site du Point.
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ENTRETIEN. Essayiste et philosophe, Michel Onfray lance sa revue « Front populaire », où il souhaite réconcilier souverainistes de droite et de gauche.
Le Point : En lançant votre revue Front populaire, vous êtes donc nostalgique de la gauche de 1936. Mais celle-ci peut-elle encore exister ? N'est-elle pas fantasmée ?
Michel Onfray : Je dis dans l'éditorial que vous découvrirez que le Front populaire est associé à des images heureuses : des tandems, des pique-niques, des vacances, du camping, la découverte de la mer, des plages, des paysages français, la découverte de la culture, de la lecture et des musées pour des gens simples et modestes, pour le petit peuple. C'est, dans l'histoire de la gauche, une page heureuse pour les ouvriers sans qu'il ait été besoin de verser une seule goutte de sang. On n'en dira pas de même pour la Révolution française ou pour la Commune – que je ne méprise pas pour autant.
La gauche à laquelle j'aspire n'est pas d'hier ou d'avant-hier : elle procède de la tradition libertaire française et vise un futur avec une France girondine, donc une France qui évite le pouvoir centralisateur qui tombe du ciel, le lieu du ciel étant Paris bien sûr, et qui descend jusqu'au peuple par ruissellement. Le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple – je vous rappelle que c'est le mécanisme de souveraineté inscrit dans notre Constitution… – doit partir de la base, là où sont les compétences professionnelles. Le vieux schéma théocratique qui fait du chef de l'État un représentant de Dieu sur terre et du peuple un ramassis de sujets soumis n'a pas été aboli par 1789-1792… mais recyclé. Tocqueville a bien montré tout ça dans L'Ancien Régime et la Révolution française.
Front populaire va lancer une plateforme qui recueillera les doléances des Français. Vous copiez Macron, son grand débat...